Réponses aux contraintes de reproduction chez le manchot Adélie

D'après la théorie des traits d'histoire de vie, toute augmentation de l'énergie allouée à la reproduction se fait au détriment de la survie et de la fécondité future des adultes. Par conséquent, les organismes longévifs se doivent de minimiser leur effort dans la reproduction actuell...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: BEAULIEU, Michaël Jean-Jacques
Other Authors: ANCEL, André
Format: Other/Unknown Material
Language:unknown
Published: Université de Strasbourg 2009
Subjects:
Online Access:http://scd-theses.u-strasbg.fr/1750/
Description
Summary:D'après la théorie des traits d'histoire de vie, toute augmentation de l'énergie allouée à la reproduction se fait au détriment de la survie et de la fécondité future des adultes. Par conséquent, les organismes longévifs se doivent de minimiser leur effort dans la reproduction actuelle de façon à maximiser leurs chances de survie et donc leur succès reproducteur tout au long de leur vie. Par ailleurs, chez les espèces biparentales, un conflit d'intérêt peut surgir entre les deux membres du couple puisque chacun des parents est censé minimiser son effort dans la reproduction actuelle. Nous avons examiné le compromis entre reproduction et maintenance chez une espèce longévive et biparentale, le manchot Adélie Pygoscelis adeliae, lorsque les animaux doivent faire face à deux contraintes (expérimentale et environnementale) affectant l'accessibilité aux ressources alimentaires pendant la saison de reproduction. Quelle que soit la contrainte, les manchots Adélie changent leur comportement de recherche alimentaire : augmentation de la durée des voyages alimentaires en mer, modification de leur distribution spatiale et des paramètres de plongée. Ces modifications comportementales pourraient être la résultante de changements hormonaux (notamment de prolactine). Par ailleurs, les manchots privilégient leur maintenance en augmentant leur capacité antioxydante et semblent ainsi limiter l'impact négatif de la reproduction sur la sénescence de l'organisme (taille de télomères stable). Néanmoins, si la contrainte est trop importante, ces changements comportementaux et physiologiques sont insuffisants pour éviter une détérioration de leur condition corporelle, de leur taux de survie et de leur fécondité l'année suivante. Cela pourrait expliquer pourquoi, lorsqu'un seul membre du couple subit une forte contrainte, son partenaire n'augmente pas sa dépense parentale en réponse, probablement pour éviter les conséquences générées à long terme par un investissement trop important. La flexibilité du comportement parental chez le ...