Immunocompétence chez les oiseaux longévifs : étude du coût de la reproduction lors du jeûne d’incubation chez l’eider à duvet (somateria mollissima)

Les ressources étant en quantité limitée, la théorie des traits d’histoire de vie postule que la sélection naturelle favorise les mécanismes physiologiques qui optimisent leur allocation entre différentes activités en compétition. Ainsi, afin de maximiser leur valeur sélective, les espèces longévive...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: BOURGEON, Sophie
Other Authors: LE MAHO, Yvon, RACLOT, Thierry
Format: Other/Unknown Material
Language:unknown
Published: Université Louis Pasteur 2006
Subjects:
Online Access:http://scd-theses.u-strasbg.fr/1126/
Description
Summary:Les ressources étant en quantité limitée, la théorie des traits d’histoire de vie postule que la sélection naturelle favorise les mécanismes physiologiques qui optimisent leur allocation entre différentes activités en compétition. Ainsi, afin de maximiser leur valeur sélective, les espèces longévives doivent faire des compromis entre l’énergie allouée à la survie et à la reproduction. Le système immunitaire a notamment été identifié comme un coût potentiel de la reproduction. Nous avons examiné les effets de l’effort reproducteur sur les trois composantes du système immunitaire chez la femelle d’eider à duvet (Somateria mollissima) au cours de son jeûne d’incubation. Au cours du jeûne d’incubation, nous avons observé une diminution des deux composantes de l’immunité acquise alors que la réponse immunitaire innée n’est pas altérée. Les femelles d’eider semblent donc allouer préférentiellement leurs ressources à l’effort reproducteur au détriment de l’immunité acquise. Par contre, elles semblent préserver l’intégrité de leur immunité innée. Nous avons aussi déterminé les facteurs ultimes et proximaux sous-tendant le compromis observé entre l’effort reproducteur et l’immunocompétence. La corticostérone est supposée être le principal facteur proximal de l’immunosuppression. Cependant, nous avons montré que la corticostéronémie ne varie pas au cours du jeûne d’incubation, alors que l’expression de protéines de stress (HSP) augmente significativement. L’effet immunosuppresseur des hormones testées (corticostérone et triiodothyronine) semble imputable à leur effet négatif sur la masse corporelle. Ces résultats confortent l’existence d’un lien entre les réserves, notamment lipidiques, et le système immunitaire et sont par ailleurs en accord avec l’hypothèse d’allocation optimale des ressources. Les relations entre la condition corporelle et l’immunocompétence devront donc être étudiées lors du jeûne d’incubation d’oiseaux longévifs. Néanmoins, nos résultats ne permettent pas d’exclure l’hypothèse d’évitement de ...