Orientation du nouveau régime forestier vers un aménagement forestier durable

L'objectif de cet essai est d'évaluer la progression du nouveau régime forestier vers un aménagement forestier durable. L'aménagement forestier durable découle directement de la notion de développement durable. L'application de ce concept vise à maintenir et améliorer la santé à...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Provencher, Jean-François
Other Authors: Achim, Alexis
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2014
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11143/7410
Description
Summary:L'objectif de cet essai est d'évaluer la progression du nouveau régime forestier vers un aménagement forestier durable. L'aménagement forestier durable découle directement de la notion de développement durable. L'application de ce concept vise à maintenir et améliorer la santé à long terme des écosystèmes forestiers, tout en offrant des possibilités environnementales, économiques, sociales et culturelles aux générations d'aujourd'hui et du futur. Ce concept a été reconnu officiellement pour la première fois à la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement durable tenue à Rio en 1992. Suite à cette conférence, plusieurs pays et provinces ont décidé d'intégrer l'aménagement forestier durable à la gestion de leurs forêts. Le Québec, avec la Loi sur l'aménagement durable du territoire forestier et la mise en place du nouveau régime forestier le 1er avril 2013, s'est engagé officiellement dans ce virage. Ainsi, plusieurs changements majeurs ont été entrepris par le gouvernement provincial. Or, un an après cette réforme importante, il faut amorcer une première réflexion et se demander si le gouvernement est dans la bonne direction. Dans cette perspective, une évaluation a été faite à l'aide de la grille d'analyse de développement durable de la Chaire en écoconseil de l'Université du Québec à Chicoutimi et du bilan d'aménagement forestier durable du Bureau du forestier en chef. Cette démarche a permis de constater que les thèmes de l'environnement, de la société et de la gouvernance ont été présents et considérés dans les changements apportés et les actions posées dans le cadre du nouveau régime forestier. À l'inverse, le thème des Premières Nations a été insuffisamment considéré par cette réforme, alors que le thème de l'économie a été faiblement considéré. Ainsi des recommandations ont été proposées afin que le nouveau régime forestier progresse davantage vers l'aménagement forestier durable. En ce qui concerne les Premières Nations, un nouveau canevas de consultation doit être élaboré, les partenariats et les ententes de cogestion doivent être reconduits, des emplois doivent être créés au sein des communautés, il faut offrir de la formation accessible et s'assurer qu'il y a un partage des bénéfices. Pour ce qui est de l'économie, il faut des ajustements au niveau du système de mise en marché du bois, une meilleure analyse économique des transports, une tarification élargie pour l'entretien et la construction des chemins forestiers, une réflexion plus poussée sur la pertinence et la rentabilité des travaux sylvicoles, une amélioration de la structure industrielle et une considération de l'aspect économique dans la planification du Ministère des Ressources naturelles. Du côté de l'environnement, l'application du concept d'aménagement écosystémique doit être poursuivie et il faut s'assurer de protéger le caribou forestier avec un réseau d'aires protégées adéquat. En ce qui a trait à la société, les notions de concertation et d'harmonisation doivent être mieux intégrées aux Tables Locales de Gestion Intégrée des Ressources et du Territoire. Finalement, en termes de gouvernance, on doit réfléchir à une nouvelle entité qui pourrait assumer la gestion des forêts.