Analyse des mesures d’adaptation aux changements climatiques dans la gestion des parcs nationaux et territoriaux au Nunavut et mise en valeur du savoir inuit

L’objectif général de cet essai est de formuler des recommandations sur les mesures de gestion à mettre en œuvre dans les parcs nationaux et territoriaux du Nunavut dans le contexte des impacts prévus du réchauffement climatique. De plus, un sommaire du savoir inuit sur les effets du réchauffement c...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Ben-Saud, Anisa
Other Authors: Dufour, Denis
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2021
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11143/18834
Description
Summary:L’objectif général de cet essai est de formuler des recommandations sur les mesures de gestion à mettre en œuvre dans les parcs nationaux et territoriaux du Nunavut dans le contexte des impacts prévus du réchauffement climatique. De plus, un sommaire du savoir inuit sur les effets du réchauffement climatique observés au Nunavut est réalisé pour évaluer sa contribution potentielle à la gestion des parcs nationaux et territoriaux. Les changements climatiques actuels poussent de nombreuses espèces d'animaux à déplacer leur répartition géographique vers des latitudes et des altitudes plus élevées, notamment hors des aires protégées. Étant donné la nature statique des zones protégées, leur capacité d’assurer leurs mandats de conservation dans le futur est remise en question. Par conséquent, les gestionnaires devraient revoir leurs stratégies de gestion pour aborder les causes fondamentales et les effets des changements climatiques. Pour y arriver, une recherche exhaustive sur les meilleures pratiques de gestion d’aires protégées dans le contexte des changements climatiques a été effectuée. Une analyse multicritère a été développée afin d’identifier celles qui seraient les plus pertinentes à mettre en œuvre au Nunavut. Les résultats de l’analyse montrent que la création de zones tampons affiche la performance la plus élevée. En effet, celle-ci permet d’engager activement les Nunavummiut, intégrer le savoir inuit, et jouer un important rôle en conservation malgré les effets anticipés des changements climatiques. L’analyse a également montré que la protection des zones de priorité et la mise en œuvre immédiate de mesures anticipatrices peuvent être efficaces, mais des améliorations sont nécessaires. Afin d’appuyer la mise en place de ces mesures, des recommandations ont été formulées. En premier lieu, la création de zones tampons constitue la solution la plus adaptée pour les parcs du Nunavut, et devrait être appliquée en priorité par rapport aux autres pratiques. De plus, il est recommandé que celles-ci soient établies le plus tôt possible, couvrent la plus grande superficie possible, et soient orientées selon un axe nord-sud pour mieux anticiper le déplacement de l’aire de distribution des espèces animales terrestres. Enfin, pour faciliter leur établissement, le territoire des zones tampons pourrait provenir de terres inuites, de parcs en attente de création complète ou alors de projets de parcs. Finalement, de façon générale, il est recommandé que toute nouvelle aire protégée au Nunavut soit désignée comme Aire protégée et de conservation autochtone, que la conservation de la richesse biologique soit envisagée comme nouvel objectif des aires protégées, et que la mise en œuvre des pratiques de gestion abordées ici soit considérée comme une opportunité d’innover malgré le manque de données et d’études de cas existantes.