| Summary: | L’objectif principal de cet essai est d’explorer les pistes de solution pour améliorer la capacité d’adaptation des Inuits du Nunavik aux changements climatiques, afin d’atténuer l’impact sur leurs ressources marines et aquatiques. En effet, les Inuits vivent en grande partie des activités de pêche et de chasse qui leur fournissent leurs principales sources d’apports nutritifs. Or, les changements climatiques ont un impact sur l’environnement et les écosystèmes du Nunavik. Ainsi, cet essai s’intéresse d’abord à la spécificité climatique et politique du Nunavik. Il présente les caractéristiques de l’alimentation et de la pêche inuites. Ensuite, l’essai dresse un portrait des projections d’Ouranos pour le climat futur du Nunavik. Elles prévoient un changement total des paramètres environnementaux, à l’origine d’un climat plus chaud et plus humide. Cette modification du climat affecte le comportement et la distribution des populations pêchées, tels l’omble chevalier, les phoques barbus et annelés et les bélugas. La pêche étant la base principale de la souveraineté alimentaire des Inuits, la perturbation des espèces pêchées a de graves conséquences sur leur santé physique et mentale. Ils adoptent une alimentation moins saine et un mode de vie plus sédentaire. Ils perdent des ressources alimentaires, mais aussi les ressources de la connexion à leur environnement et à leur culture. Les changements climatiques restreignent la pratique des activités traditionnelles et la transmission des savoirs ancestraux. Le stress lié aux changements climatiques, additionné à des problématiques d’ordre socio-économique, engendre de la dépression et des suicides. L’enjeu central de cet essai est de limiter l’impact des changements climatiques, tout en préservant et en respectant au mieux les activités traditionnelles inuites. Pour régler la problématique des impacts des changements climatiques sur les ressources inuites aquatiques et marines, des stratégies d’adaptation doivent être mises en place. L’essai s’inspire de documents juridiques comme la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, de l’exemple des Cris et des aires protégées, pour réaliser une analyse descriptive. La recommandation majeure de l’essai est de favoriser l’autodétermination et la reconnaissance des revendications d’autonomie politique des Inuits. Les gouvernements fédéral et provincial doivent aussi poursuivre leurs programmes de subventions pour pallier les complications causées aux activités traditionnelles par les changements climatiques. Par ailleurs, l’agrandissement du réseau d’aires protégées, ou la création d’aires conservées par des communautés autochtones, permettraient de protéger les ressources marines et le territoire des Inuits des effets néfastes des activités industrielles. Enfin, il est recommandé de stimuler une meilleure collaboration entre les gouvernements fédéral et provincial, la communauté scientifique et les Inuits. Les connaissances traditionnelles doivent être associées à la recherche scientifique, pour obtenir des modèles appropriés à la spécificité des besoins des Inuits. L’urgence climatique et la situation singulière des Inuits demandent la mise en place rapide d’actions, afin de préserver leur culture et leurs pratiques traditionnelles.
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