La gestion de la faune dans un contexte de changements climatiques : quelle place pour les nations autochtones sans traité ?

L’objectif de cet essai est d’analyser le degré de participation des nations autochtones dans la gestion des ressources fauniques du territoire, afin de déterminer si la signature d’un traité influence la capacité d’implication des Autochtones. Cette participation aux activités de gestion de la faun...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Pagé, Maud
Other Authors: Audette, Denis
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2021
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11143/18435
Description
Summary:L’objectif de cet essai est d’analyser le degré de participation des nations autochtones dans la gestion des ressources fauniques du territoire, afin de déterminer si la signature d’un traité influence la capacité d’implication des Autochtones. Cette participation aux activités de gestion de la faune est primordiale pour les communautés autochtones qui pratiquent la chasse, la pêche et le piégeage de subsistance, particulièrement en contexte de changements climatiques. Cependant, les nations autochtones ne sont pas toutes sur le même pied d’égalité. Afin de contextualiser, l’essai présente tout d’abord l’historique de la gestion de la faune et les principaux organismes qui en sont responsables au Québec et au Canada. Il présente également les impacts actuels et attendus des changements climatiques sur la faune du Québec, particulièrement pour la biodiversité nordique. L’essai décrit par la suite les distinctions en matière de participation à la gestion de la faune entre les nations autochtones qui bénéficient d’ententes ou de traités avec les gouvernements du Québec ou du Canada et ceux qui n’en bénéficient pas. Pour ce faire, quatre nations autochtones et leurs implications concrètes dans les activités de gestion faunique sont présentées. La première nation abordée est celle des Inuits du Nunavik, qui sont, avec la deuxième nation présentée, les Cris d’Eeyou Istchee, signataire d’un traité et ayant vu leurs pouvoirs sur le territoire grandement augmenté depuis. Le troisième et le quatrième cas sont respectivement les Innus de la Côte-Nord et les Anishinabés de l’Abitibi-Témiscamingue et de l’Outaouais. Les Innus ont signé une entente de principe faisant partie du processus nécessaire à la rédaction d’un traité. Les Anishinabés, quant à eux, ne participent pas à la rédaction d’un traité pour le moment. C’est l’écart entre les deux premiers et les deux derniers cas qui permet d’identifier les leviers et les freins à la participation des nations autochtones dans l’analyse comparative. En effet, l’accès aux redevances et aux financements, de même que la création d’un régime territorial possible grâce à la signature d’un traité avantage les nations signataires et leur permet une implication directe dans la gestion faunique. Les recommandations sont formulées dans le but de guider les décideurs afin d’intégrer plus adéquatement les communautés autochtones sans traité dans la gestion de leurs ressources. Cela passe par une plus grande reconnaissance des droits et des savoirs autochtones tel que l’encouragement de la consultation et de la participation autochtone dans les projets touchant la faune; la création d’ententes ou d’institutions de gestion et de cogestion; un meilleur accès à du financement et des redevances de la part d’institutions; l’amélioration des relations entre les nations autochtones et l’État; ainsi que la priorisation de l’utilisation autochtone de la ressource.