Le don altruiste et la laïcité comme fondements à la structuration des services sociaux, de santé et d’éducation : l’œuvre du Dr. Wilfred Thomason Grenfell (1865-1940)

L’objectif de cette thèse est d’explorer le don altruiste et sa vertu de déboucher à la structuration laïque des services publics par la méthode phénoménologique. Soit-elle religieuse, spirituelle ou humaniste, la motivation du don altruiste n’empêche pas d’offrir des services essentiels de façon un...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Daniel-Poncelet, Hannelore
Other Authors: Noël, Pierre
Format: Doctoral or Postdoctoral Thesis
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2020
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11143/18325
Description
Summary:L’objectif de cette thèse est d’explorer le don altruiste et sa vertu de déboucher à la structuration laïque des services publics par la méthode phénoménologique. Soit-elle religieuse, spirituelle ou humaniste, la motivation du don altruiste n’empêche pas d’offrir des services essentiels de façon universelle et laïque. En parcourant les événements de l’histoire britannique et en prenant en exemple la vie, les œuvres, et les écrits du Dr Grenfell, nous mettons en évidence le cheminement de ce fil blanc qu’est le don altruiste. Avant de décrire les événements spécifiques lesquels s’emboîtent, à leur insu, de façon cohérente avec nos hypothèses, il s’agit de différencier le don réciproque, lequel engendre la dette soit matérielle, soit d’allégeance et/ou de l’obligation, du don altruiste lequel ne demande pas de la réciprocité. Ceci, en référant à l’évolution de la pensée philosophique et aux avancés en sciences sociales par des anthropologues et par des sociologues. Les piliers de la laïcité étant les principes de la bienveillance, la dignité, l’égalité et la liberté de conscience, nous examinerons aussi leur évolution. Comme étude de cas spécifique, nous choisissons, parmi de nombreuses associations caritatives non confessionnelles, une plus proche de chez nous, en l’occurrence, l’œuvre du Britannique Dr Wilfred Thomason Grenfell, fondateur de l’International Grenfell Association (1914), œuvrant sur le littoral du Labrador, du nord-ouest de Terre-Neuve et de la Basse-Côte-Nord du golfe du Saint-Laurent. Mais avant, il est de mise de mettre le Dr Grenfell dans son contexte en décortiquant l’histoire, souvent houleuse et pénible, de l’évolution de la bienveillance envers la population fragilisée au niveau des jurisprudences et de la philanthropie en Grande-Bretagne. Ceci nous permet d’isoler des événements entourant la bienfaisance cheminant vers la « laïcité ». Issu des principes de la dignité et de la recherche de l’égalité sociale dès l’ère celtique, soumis pendant des siècles aux contraintes religieuses et politiques, le don altruiste prend son essor à la fin du 19e siècle, lors de l’adoption du principe de la liberté de conscience, permettant les œuvres de bienfaisance de desservir de façon universelle toute la population. Dès le tournant du 20e siècle, l’État britannique adopta des lois concluant la « laïcité » dans le domaine des services à la population, sans toutefois nier l’Église d’État qui n’a pas de pouvoir de veto au Parlement. Notre exemple, le Dr Grenfell, dès son arrivée en 1892, octroyait des services essentiels de façon universelle et laïque en respectant la liberté de conscience, en redonnant la dignité et l’égalité des chances à toute une population de pêcheurs et leurs familles délaissées par les centres urbains. Et ceci, sans discrimination religieuse, ethnique et sociale autant chez les bénéficiaires que chez les intervenants; catholiques, anglicans, presbytériens, méthodistes, Moraves, unitariens, non-chrétiens, et non-croyants; Anglais, Irlandais, Français, Naskapi, Innus, Inuits. La motivation spirituelle et humaniste du Dr Grenfell, des donateurs, des bénévoles et des intervenants professionnels de l’« extérieur », par leurs dons altruistes, permit le rayonnement de l’IGA et le développement de services laïcs.