Mercure en Amazonie et en Arctique : un défi de gouvernance régionale

Le mercure est un métal transfrontalier dont la toxicité est universellement connue. Présent dans l’environnement naturellement ou à partir de sources anthropiques, il prend des formes différentes tout au long de son cycle biogéochimique, dont le méthylmercure, qui intègre les écosystèmes de l’Arcti...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Acar, Stéphanie
Other Authors: Ortiz Quijano, Maria Del Rosario
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2021
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11143/18257
Description
Summary:Le mercure est un métal transfrontalier dont la toxicité est universellement connue. Présent dans l’environnement naturellement ou à partir de sources anthropiques, il prend des formes différentes tout au long de son cycle biogéochimique, dont le méthylmercure, qui intègre les écosystèmes de l’Arctique et de l’Amazonie de sorte à contaminer l’ensemble de la chaîne alimentaire. Ainsi, les peuples autochtones sont fortement exposés à la pollution au mercure et risquent de graves problèmes de santé qui y sont associés. En Amazonie, la source de mercure provient principalement de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle de l'or alors que l’Arctique, qui reçoit la majorité du mercure mondial par voie atmosphérique, en émet relativement de faibles quantités, avec comme principal secteur la combustion de charbon. L’objectif de ce travail est de réaliser une analyse critique des défis, des contributions et de l’efficacité du contrôle du mercure chez les populations autochtones, et ce, dans le cadre d’organisations intergouvernementales régionales en Arctique et en Amazonie. D’un bord, l’Organisation du Traité de coopération amazonienne est en voie de débuter son premier projet sur le mercure, sachant que son principal point faible est le manque de financement, cause pour laquelle un ensemble d’autres projets précédents sur le sujet n’ont pas été mis en place. Aussi, un manque de représentation des Peuples autochtones depuis sa conception, tant dans sa structure organisationnelle que dans leurs initiatives sur le mercure, est une autre lacune qui limite leur efficacité. D’un autre bord, le Conseil de l’Arctique se distingue par la présence des organisations des Peuples autochtones au sein de sa structure, avec le statut de participant permanent. Ceux-ci participent à l’ensemble des projets de recherches réalisés par son Arctic Monitoring and Assessment Programme qui a su relever le défi du mercure en Arctique de sorte à appuyer l’élaboration d’un traité juridiquement contraignant, la Convention de Minamata. Néanmoins, le financement des participants permanents n’a jusqu’à présent pas prouvé être stable et suffisant pour renforcer leur participation. Également, l’Organisation du Traité de coopération amazonienne pourrait s’inspirer du Conseil de l’Arctique pour améliorer son agenda de gestion du mercure. Dans cette optique, un ensemble de recommandations ont été proposées suivant le modèle de gouvernance polycentrique, de sorte que ces deux organisations intergouvernementales puissent assurer une meilleure gestion régionale du mercure et ainsi protéger la santé des Peuples autochtones.