Le "faire commun" au Nunavik : pour une gestion collaborative et éthique des ressources minières

En tant que moteur essentiel de la croissance économique du modèle sociétal dominant, l’exploitation des ressources naturelles implique néanmoins un nombre considérable d’externalités négatives, autant sur les écosystèmes que sur les populations humaines. Au Québec, l’industrie minière déployée sur...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Agathe Tromelin
Other Authors: Calmé, Sophie, Leunens, Yoseline
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2019
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11143/16044
Description
Summary:En tant que moteur essentiel de la croissance économique du modèle sociétal dominant, l’exploitation des ressources naturelles implique néanmoins un nombre considérable d’externalités négatives, autant sur les écosystèmes que sur les populations humaines. Au Québec, l’industrie minière déployée sur des territoires autochtones dans le cadre du Plan Nord n’échappe pas à un tel constat. En dépit des bénéfices économiques que cette industrie peut apporter aux communautés locales, le bien-être et l’intégrité culturelle de ces dernières se voient menacés par des pratiques de l’industrie qui demeurent peu sensibles aux implications pratiques des différences entre la vision du monde occidentale et celle des peuples autochtones. L’objectif poursuivi dans le cadre de cet essai est de formuler les bases d’une réflexion selon laquelle l’exploitation minière opérée dans la région de l’Arctique québécois, le Nunavik, puisse tenir compte de la cosmologie du peuple inuit en s’appuyant notamment sur la philosophie du « faire commun », afin que cette industrie soit plus respectueuse de l’identité culturelle et du bien-être de ce peuple autochtone. En partant de l’expérience du peuple māori en Nouvelle-Zélande, cet essai a tenté de démontrer qu’il existait, à travers la philosophie du « faire commun », d’autres façons d’envisager et de pratiquer l’exploitation et la gestion des ressources naturelles, dont les ressources minières. Le présent travail ne permet certes pas d’aboutir à un ensemble de recommandations ou à un guide prêt à être appliqué. Il sollicite plutôt une remise en question des fondements de notre société occidentale en faveur d’une pluralisation de la pensée permettant l’entretien d’un dialogue interculturel qui ouvre sur des manières diverses d’appréhender les relations, non seulement au sein de la communauté humaine, mais également avec toutes les entités qui constituent notre environnement. Le « faire commun » exhorte finalement à apprendre à vivre les uns à côté des autres plutôt que les uns contre les autres.