LA PREMIÈRE NATION TŁĮCHǪ FACE AUX SAISONS DE FEUX EXTRÊMES

En forêt boréale, les changements climatiques entraînent une augmentation de la fréquence, de la taille, de la sévérité et de la durée de la saison des incendies forestiers. De plus, la fréquence des saisons de feux extrêmes augmente; ces saisons sont caractérisées par des superficies brûlées dépass...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Morarin, Julia
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: 2020
Subjects:
Online Access:https://depositum.uqat.ca/id/eprint/1253/
https://depositum.uqat.ca/id/eprint/1253/1/Julia_Morarin_Memoire_2020.pdf
Description
Summary:En forêt boréale, les changements climatiques entraînent une augmentation de la fréquence, de la taille, de la sévérité et de la durée de la saison des incendies forestiers. De plus, la fréquence des saisons de feux extrêmes augmente; ces saisons sont caractérisées par des superficies brûlées dépassant largement la moyenne à long terme. Les communautés autochtones, dont le mode de vie est étroitement associé au territoire, ont développé des adaptations aux incendies forestiers. Toutefois, les saisons de feux extrêmes modifient de façon drastique l’accès au territoire pour des activités culturelles et de subsistance. En 2014, plus de 380 incendies ont brûlé 3,4 millions d’hectares de forêts dans les Territoires du Nord-Ouest (Canada), incluant le territoire de la Première Nation Tłı̨chǫ. Des entrevues avec des utilisateurs du territoire ont permis de révéler de nombreux impacts dans le temps et l’espace, tant sur l’écosystème boréal que sur les communautés Tłı̨chǫ. Dix femmes et dix hommes de 17 à 82 ans ont décrit leurs savoirs en lien avec les incendies forestiers et leur expérience de la saison de feux extrême de 2014. La moitié du territoire Tłı̨chǫ a brûlé en 2014 et, depuis, l’accès au territoire est limité. D’après les participants, il faudra attendre environ 80 ans pour que les forêts soient à nouveau prêtes à accueillir les activités quotidiennes et traditionnelles. Les témoignages recensés dans cette étude montrent que les saisons de feux extrêmes affectent plus profondément les communautés que les saisons normales. La diminution du nombre de caribous sur le territoire affecte de nombreux domaines d’activités, comme la chasse, le tannage des peaux, la fabrication d’outils et la transmission des savoirs. De façon générale, l’altération du territoire par les incendies forestiers de 2014 pousse les Tłı̨chǫ à se déplacer plus loin, voire hors du territoire, entraînant ainsi des dépenses supplémentaires et une perte de temps. L’incapacité de pratiquer les activités traditionnelles sur le territoire diminue ...