Effets des ressources allochtones sur une population de renards arctiques à l'île Bylot, Nunavut, Canada

Les flux de nutriments et d'organismes entre les écosystèmes peuvent modifier la dynamique des populations incluses dans ces systèmes. Nous avons étudié l'effet de la consommation d' organismes allochtones sur la productivité d'une population de renard arctique (Alopex lagopus) à...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Giroux, Marie-Andrée
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: 2007
Subjects:
Online Access:https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/87/
https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/87/1/Marie-Andree_Giroux_mars2007.pdf
Description
Summary:Les flux de nutriments et d'organismes entre les écosystèmes peuvent modifier la dynamique des populations incluses dans ces systèmes. Nous avons étudié l'effet de la consommation d' organismes allochtones sur la productivité d'une population de renard arctique (Alopex lagopus) à l'île Bylot, Nunavut, Canada. Cette population est incluse dans un méta-écosystème englobant le continent nord américain. En effet, le renard arctique se nourrit de la grande oie des neiges (Chen caerulescens atlantica), qui migre annuellement de la côte est des États-Unis à l'Arctique canadien. Nous avons comparé le régime alimentaire estival (2004-2005) et le succès reproducteur (1996-2005) du renard arctique entre deux secteurs de notre aire d'étude: un secteur situé à proximité d' une grande colonie d'oies et un secteur qui en était éloigné (où les oies sont presque absentes). Puisque le lemming est reconnu pour influencer la reproduction du renard arctique, nous avons comparé le succès reproducteur du renard entre les différentes phases du cycle de lemming (pic, déclin, creux). Par l'analyse d' isotopes stables, nous avons démontré que le pourcentage d'oies dans le régime alimentaire du renard arctique était supérieur dans le secteur à proximité de la colonie d' oies. Le pourcentage de tanières de reproduction était également supérieur dans le secteur proche de la colonie d'oies, mais plus faible durant les creux de lemming. La taille de portée était similaire entre les secteurs et les phases du cycle de lemming. Cette étude suggère qu' un flux d' organismes transportant des nutriments à l'échelle continentale (oies) peut provoquer l'augmentation de la productivité d'une population de prédateur (renard arctique). Il serait intéressant de poursuivre cette étude en estimant les cascades trophiques descendantes pouvant résulter de cet effet des ressources allochtones sur la productivité du renard arctique.