Chevauchement des feux dans la taïga du Québec

La forêt boréale nord-américaine est fortement affectée par des feux de cimes récurrents, généralement très sévères et très grands. Le patron de chevauchements des feux , qui est à la fois tributaire de la taille des feux et de la durée des intervalles de temps entre les feux successifs, influence g...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Héon, Jessie
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: 2010
Subjects:
Feu
Online Access:https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/384/
https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/384/1/Jessie_Heon_mai2010.pdf
Description
Summary:La forêt boréale nord-américaine est fortement affectée par des feux de cimes récurrents, généralement très sévères et très grands. Le patron de chevauchements des feux , qui est à la fois tributaire de la taille des feux et de la durée des intervalles de temps entre les feux successifs, influence grandement la dynamique, la structure et la composition des paysages boréaux. Cependant, la taille des feux et les intervalles de feux ont rarement été considérés explicitement, en raison de la difficulté de les mesurer ensemble pour de grands territoires pour une échelle temporelle équivalente au cycle de feux. La présente étude a permis de reconstituer le patron de chevauchements de feux (incluant la taille, les intervalles de feux et le cycle de feux) dans la taïga occidentale québécoise pour les derniers 200 ans à partir d'un échantillonnage intensif de cicatrices de feux le long d'un transect nord-sud de 196 km. Le régime des feux a été caractérisé par des feux extrêmement grands survenus de façon récurrente. Les distances brûlées par les feux se sont considérablement accrues au XXe siècle, en raison de sécheresses extrêmes en 1922, 1941 et 1989. Le cycle de feux qui était d'environ 100 ans entre 1810 et 1909 s'est accéléré subitement vers 1910-1920 pour se stabiliser par la suite autour d'une valeur de 50 ans. Conséquemment, la fréquence des intervalles de feux courts (de moins de 50 ans) s'est accrue considérablement, ce qui a vraisemblablement augmenté l'abondance du pin gris (Pinus banksiana Lamb.) aux dépens de l'épinette noire (Picea mariana (Mill.) BSP). Notre étude a aussi permis de déterminer que le risque de blûler augmente avec le temps aprèsfeu pour au moins une cinquantaine d'années, à cause de l'accumulation des combustibles. L'âge-dépendance du risque de brûler a été plus forte et plus variable au XXe qu'au XIXe siècle en raison de la plus forte abondance des jeunes peuplements qui sont susceptibles de ralentir la propagation des feux.