Aspects morphologiques et physiologiques des capacités d'envol chez l'eider à duvet (Somateria mollissima) en période pré-ponte

Lors de la nidification, les femelles eiders à duvet assument seules l'incubation des oeufs et jeûnent durant toute sa durée qui est d'environ 26 jours dans les colonies de l'estuaire du Saint-Laurent. Elles doivent par conséquent accumuler d'importantes réserves adipeuses au cou...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Ouellet, Jean-François
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: 2004
Subjects:
Online Access:https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/22/
https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/22/1/Jean-Francois_Ouellet_decembre2004.pdf
Description
Summary:Lors de la nidification, les femelles eiders à duvet assument seules l'incubation des oeufs et jeûnent durant toute sa durée qui est d'environ 26 jours dans les colonies de l'estuaire du Saint-Laurent. Elles doivent par conséquent accumuler d'importantes réserves adipeuses au cours de la période de pré-ponte pour faire face à ce jeûne prolongé. La masse ajoutée de ces réserves impose aux femelles un grave handicap locomoteur. En effet, les femelles affichent, au cours de cette période, une nette propension à la plongée de fuite lors d'un dérangement tandis que les mâles s'envolent prestement. Des femelles sont même fréquemment vues échouer une tentative d'envol en absence de vent. L'objectif de cette étude était d'examiner comment le système locomoteur des femelles répond à leur gain de masse corporelle. Nous avons à cette fin formulé l'hypothèse qu'au cours de la période de pré-ponte, les femelles eiders à duvet adoptent des stratégies de compensation physiologique afin de retarder et de réduire leur handicap. Nous avons abordé cette étude à trois niveaux organisationnels : i) par des mesures morphométriques de l'appareil locomoteur (ailes et pattes); ii) par la pesée de la musculature locomotrice de vol et de nage et iii) par la mesure de l'activité des enzymes pyruvate kinase, lactate déshydrogénase et citrate synthase d'un muscle de vol (pectoralis), d'un muscle de nage (iliotibialis) et d'un muscle structural (complexus). Les variables ont été comparées entre les sexes et entre les femelles réparties en deux classes de charge alaire. Les résultats obtenus montrent que, comparativement aux mâles, les femelles possèdent des ailes surdimensionnées, une musculature de vol hypertrophiée ainsi qu'une protection des voies métaboliques de leur pectoralis. Toutefois, elles semblent atteindre les limites de leur flexibilité métabolique et nos résultats suggèrent pour la première fois l'existence d'un seuil minimal d'activité de la LDH pondérée à la masse corporelle pour l'envol. Les femelles de charge alaire élevée ...