Dispersion natale et adulte chez un prédateur terrestre : le renard arctique (Vulpes lagopus) à l'Île Bylot au Nunavut

RÉSUMÉ : La dispersion, en particulier celle à longue distance, occupe un rôle clé dans la répartition et la persistance des espèces. Cependant, les caractéristiques de ce type de mouvement et ses implications écologiques et démographiques peuvent différer entre les juvéniles (dispersion natale) et...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Gravel, Richard
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: 2022
Subjects:
Online Access:https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/2102/
https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/2102/1/Richard_Gravel_mai2022.pdf
Description
Summary:RÉSUMÉ : La dispersion, en particulier celle à longue distance, occupe un rôle clé dans la répartition et la persistance des espèces. Cependant, les caractéristiques de ce type de mouvement et ses implications écologiques et démographiques peuvent différer entre les juvéniles (dispersion natale) et les adultes (dispersion de reproduction). Nous avons étudié l'influence du stade de vie sur les phases d'émigration, de transfert et d'immigration de la dispersion à longue distance chez le renard arctique, un prédateur principal de la toundra. Nous avons équipé 170 individus d'un collier satellitaire au cours d'une étude de 13 ans sur l'Île Bylot (Nunavut, Canada), et analysé les trajets de 10 juvéniles et 27 adultes qui ont entrepris une dispersion à longue distance à travers le Haut-Arctique canadien. Une proportion plus élevée de juvéniles (62,5%) que d'adultes (18,2%) se sont engagés dans une telle dispersion, et l'émigration des juvéniles s'est déroulée en synchronie à la fin de l'été, alors qu'elle était très peu synchronisée chez les adultes. Les juvéniles se sont déplacés en moyenne pendant de plus longues périodes (5,5 mois) et sur de plus grandes distances cumulatives (4 800 km) que les adultes (3 mois et 1 853 km). Les proportions de temps passé sur la glace de mer étaient similaires entre les juvéniles et les adultes, mais il y avait une nette différence dans leurs trajectoires. Les juvéniles et les adultes qui se sont dispersés ont réussi de façon similaire à immigrer sur un nouveau territoire (30% contre 37%), et l'immigration a eu lieu principalement au printemps. Le sexe n'a eu aucun effet sur l'occurrence des dispersions à longue distance et des métriques décrivant ces mouvements. Nos résultats révèlent certains des mécanismes en jeu pendant la dispersion à longue distance chez un mammifère aux capacités de déplacement remarquables. Ils confirment l'importance de la glace de mer pour expliquer la structure panmictique du renard arctique sur la majeure partie de son aire de répartition circumpolaire, ...