Étude de l'influence des experts dans le processus de sécurisation de l'Arctique établi par le gouvernement canadien entre 2005 et 2010

Avec ce travail de recherche, nous avons voulu analyser le processus de sécurisation mis en place autour de la question de l'Arctique entre les années 2005 et 2010. Didier Bigo mentionne qu'un processus de sécurisation établi par les membres de la classe politique est toujours précédé d�...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Hedir, Katia
Format: Text
Language:English
Published: 2016
Subjects:
Online Access:http://www.archipel.uqam.ca/8687/1/M14235.pdf
Description
Summary:Avec ce travail de recherche, nous avons voulu analyser le processus de sécurisation mis en place autour de la question de l'Arctique entre les années 2005 et 2010. Didier Bigo mentionne qu'un processus de sécurisation établi par les membres de la classe politique est toujours précédé d'un autre processus, cette fois-ci créé par des acteurs institutionnels. Aussi, nous avons voulu vérifier si cette théorie s'appliquait à la sécurisation de l'Arctique par Ottawa durant la période étudiée. Pour ce faire, nous avons divisé le processus mis en place par Ottawa en quatre pans, soit celui ayant débuté en 2005 grâce à la publication de l'Énoncé de politique international du Canada et ceux ayant successivement suivi basés sur des menaces américaines, russes et chinoises. Nous devions déterminer si tous ces pans correspondaient véritablement à des processus de sécurisation mis en place par le gouvernement et nous devions vérifier si chacun avait été précédé de la création d'un discours du « vrai » par les experts. Nous avons formulé deux hypothèses. La première étant que chaque pan étudié était bel et bien un processus de sécurisation établi par le gouvernement canadien pour faire de l'Arctique une région exigeant des mesures exceptionnelles. Notre deuxième hypothèse était que tous ces pans de processus avaient été précédés d'une construction d'un discours du « vrai » par les experts canadiens. À la suite de l'analyse de ces quatre segments, nous avons réalisé qu'un processus de sécurisation n'est pas un mécanisme simple qui suit une logique préétablie. En effet, contrairement à ce que Bigo soutenait, un processus de sécurisation mis en place par un gouvernement n'est pas toujours précédé d'un processus mis en place lui-même par des experts. Trois cas de figure sont donc possibles. Une sécurisation peut se faire par des acteurs politiques sans que des acteurs institutionnels créent un savoir du vrai. Par ailleurs, un processus de sécurisation peut être entamé par des experts sans que le message soit entendu et ensuite véhiculé par le gouvernement. Enfin, il est possible d'avoir le cas de figure exprimé par Bigo, soit une sécurisation établie par des dirigeants politiques précédemment mis de l'avant par une certaine intelligentsia. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Arctique, sécurisation, gouvernement, Ottawa, experts, acteurs institutionnels, intelligentsia, menaces, États-Unis, Russie, Chine, Passage du Nord-Ouest.