Le rapport au droit du travail des personnes salariées anicinapek : une étude de la conscience du droit dans le secteur des travaux sylvicoles

L’exploitation forestière au Québec s’est développée sur les territoires des Premières Nations, sous contrôle étatique et au profit de l’industrie. La modification des territoires a d’abord affecté la culture et les modes de subsistance des Premières Nations, et a entraîné leur insertion dans un rap...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Venne, Béatrice
Format: Text
Language:English
Published: 2023
Subjects:
Online Access:http://archipel.uqam.ca/17055/1/M18197.pdf
Description
Summary:L’exploitation forestière au Québec s’est développée sur les territoires des Premières Nations, sous contrôle étatique et au profit de l’industrie. La modification des territoires a d’abord affecté la culture et les modes de subsistance des Premières Nations, et a entraîné leur insertion dans un rapport de travail salarié en forêt. Aujourd’hui, les membres des Premières Nations travaillent principalement dans le secteur des travaux sylvicoles non commerciaux et manuels, soit les emplois dont les conditions sont les plus difficiles et les plus précaires de la foresterie. Certain·es avancent que les valeurs au coeur de la régulation du travail dans le secteur forestier pourraient ne pas correspondre à celles des Premières Nations. La question n’a toutefois pas été documentée sous l’angle du droit du travail. Comment les personnes salariées autochtones vivent et interprètent les normes du droit étatique qui encadrent leur prestation de travail? Comment perçoivent-elles les « modèles d’action et de référence proposés » par ces normes? À partir de l’appréhension de la réalité du travail dans un secteur particulier (les emplois manuels des travaux sylvicoles), ce projet de maîtrise avait pour objectif de documenter empiriquement le rapport qu’entretiennent les personnes salariées autochtones avec les normes censées les protéger (salaire, droit au repos, santé et sécurité du travail). Ce mémoire est le fruit d’une collaboration avec deux coopératives détenues par des intérêts anicinapek en Abitibi-Témiscamingue. Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés avec des personnes salariées anicinapek qui participent ou ont participé aux activités de débroussaillage au sein de ces coopératives, avec leurs employeurs et avec des informateur·trices clé·es impliqué·es dans la réalisation des activités d’aménagement forestier par les communautés autochtones. L’analyse thématique des entretiens a permis d’identifier les sources de régulation du travail dans le secteur sylvicole au-delà de ce que nous permet de considérer le ...