L'invention du voyage d'Islande au XIXe siècle : genèse, contexte et enjeux d'une forme littéraire

La jeune forme littéraire qu’est le voyage d’Islande naît dans le courant du XIXe siècle : elle est portée par le contexte de la (re)découverte des ressources – matérielles, culturelles et littéraires – de l’Islande par les nations de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord, amorcée au siècle...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Mossé, Marie Emma Cécile
Format: Text
Language:French
Published: 2022
Subjects:
Online Access:http://archipel.uqam.ca/15819/1/D4234.pdf
Description
Summary:La jeune forme littéraire qu’est le voyage d’Islande naît dans le courant du XIXe siècle : elle est portée par le contexte de la (re)découverte des ressources – matérielles, culturelles et littéraires – de l’Islande par les nations de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord, amorcée au siècle précédent. La présente thèse entend tout d’abord proposer une archéologie du voyage d’Islande, dont elle situera l’émergence au carrefour de deux paramètres : d’une part, l’intertextualité de la littérature viatique dans son ensemble, dont le voyage d’Islande réinvestit le vaste panel de représentations de l’altérité d’autre part, l’histoire séculaire des représentations – essentiellement exogènes – du Nord et de celles et ceux qui l’habitent, indépassable héritage des voyageurs en Islande. La dimension contradictoire de l’imaginaire occidental de l’Islande et les tensions dynamiques qui l’animent nous inviteront ensuite à en interroger l’influence, voire la reconduction sur le plan de la poétique du voyage d’Islande. Pour ce faire, nous en proposerons la phénoménologie dans notre travail de recherche. Le voyage d’Islande en tant que forme littéraire prend son essor et gagne son institutionnalisation dans le contexte de la mutation de la littérature viatique, du modèle discursif du récit de voyage savant à visée encyclopédique vers celui du voyage romantique, « genre mêlé » (Philippe Antoine) pluriel et plastique. Mais le voyage d’Islande est également caractérisé par deux paradoxes. Le premier paradoxe se situe sur le plan synchronique : il s’agit de la collusion de patrons textuels a priori exclusifs les uns des autres, car respectivement définis par des réseaux de représentations antithétiques dans la géographie symbolique occidentale. Le second paradoxe, situé quant à lui sur le plan diachronique, réside dans l’existence discrète, mais certaine d’une logique nostalgique présidant au choix par les voyageurs du XIXe siècle de paradigmes formels révolus dans l’histoire de la littérature viatique. Dans un dernier ...