«Emparons-nous du sol !» Chômage, retour à la terre et colonialisme durant la Grande dépression au Québec

Cette thèse porte sur les programmes de retour à la terre adoptés par les gouvernements pour assister les chômeurs durant la Grande dépression des années trente. En privilégiant une approche à la fois descendante (top down) et ascendante (bottom up), elle offre trois contributions historiographiques...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Bernard, Jean-Philippe
Format: Text
Language:English
Published: 2022
Subjects:
Online Access:http://archipel.uqam.ca/15516/1/D4152.pdf
Description
Summary:Cette thèse porte sur les programmes de retour à la terre adoptés par les gouvernements pour assister les chômeurs durant la Grande dépression des années trente. En privilégiant une approche à la fois descendante (top down) et ascendante (bottom up), elle offre trois contributions historiographiques principales. Dans un premier temps, elle remet en question l’idée d’échec généralement attribuée à ces politiques en concentrant plutôt son analyse sur les transformations qu’elles ont engendrées dans l’aménagement du territoire québécois. Elle explore, successivement, les instances fédérales engagées dans le retour à la terre et la lutte contre le chômage, la modernisation de l’État québécois permettant à son administration publique d’étendre son influence sur le territoire et auprès des populations, de même que le processus de déconfessionnalisation de l’appareil colonisateur qui l’accompagne. En guise de seconde contribution, cette thèse adopte une approche sociale pour documenter l’histoire de ces programmes. En prenant en compte l’expérience des chômeurs, des femmes et des familles, elle propose une analyse qui dépasse les objectifs initialement visés par ces programmes afin d’observer leurs retombées concrètes à l’échelle des territoires et des communautés. Enfin, la mise en oeuvre du retour à la terre est abordée à travers la lunette du colonialisme de peuplement et des conséquences de cette politique d’appropriation des terres et des ressources naturelles sur les Premières Nations de la province. C’est le concept de citoyenneté sociale qui sert de fil conducteur à cette thèse. Introduit par T. H. Marshall, ce concept suggère que l’extension de l’État social au XXe siècle a contribué à transformer la relation des citoyen.ne.s à l’État en l’articulant autour d’une nouvelle logique de droits et de devoirs. Cette thèse aborde le retour à la terre comme une politique sociale et montre qu’en assistant financièrement les chômeurs choisissant de s’établir sur des lots de colonisation, cette mesure a contribué à ...