Oscillations climatiques de l'est de la Baie d'Hudson au cours des derniers trois mille ans à partir de traceurs palynologiques marins et terrestres

Les reconstructions paléoclimatiques quantitatives basées sur les dinokystes et les pollen et spores provenant de la carotte de sédiment marin AMD0509-20, localisée au nord du village de Kuujjuarapik au Nunavik, dans l’est de la baie d’Hudson, ont permis de retracer les paramètres liés au climat ter...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Vallerand, Joan
Format: Text
Language:English
Published: 2022
Subjects:
Online Access:http://archipel.uqam.ca/15156/1/M17465.pdf
Description
Summary:Les reconstructions paléoclimatiques quantitatives basées sur les dinokystes et les pollen et spores provenant de la carotte de sédiment marin AMD0509-20, localisée au nord du village de Kuujjuarapik au Nunavik, dans l’est de la baie d’Hudson, ont permis de retracer les paramètres liés au climat terrestre (végétation) et marin (température et salinité estivales ainsi que le couvert de glace de mer) couvrant les trois derniers millénaires. Les compilations d’analyses polliniques de sites avoisinants de la baie d'Hudson et de l’est du Canada indiquent que l'enregistrement pollinique marin reflète les changements de végétation de l'environnement terrestre régional. Nos résultats permettent donc des corrélations avec la climatostratigraphie continentale et des comparaisons directes entre les conditions de températures de surface marine, les apports d’eau douce qui déterminent la salinité et l’évolution de la végétation, ainsi que des inférences indirectes sur l’impact des changements hydroclimatiques saisonniers sur les feux de forêts et le niveau des lacs. Nos résultats démontrent des conditions relativement chaudes avant 2600 ans BP avec des températures estivales d’environ 2°C plus élevées par rapport à l’actuel. Les températures, la salinité et le couvert de glace évoquent un climat différent de celui de l’actuel avec des contrastes saisonniers marqués, des températures plus élevées en été, mais pas nécessairement en hiver, et un bilan d’eau douce caractérisé par des précipitations moindres. De 2600 à 1800 ans BP, des changements importants sont enregistrés avec une baisse abrupte des températures de surface vers 2600 ans BP, suivie d’une baisse graduelle de la salinité jusque vers 2200 ans BP, suggérant des conditions hydroclimatiques instables. Après 1800 ans BP, les températures de surface estivales et la salinité se stabilisent autour des valeurs actuelles. L’ensemble de nos résultats illustre donc, non seulement un refroidissement au cours de l’Holocène tardif mais, également des changements du régime ...