L'appropriation d'un espace public central revitalisé, de la cohabitation à la dispersion : le cas du square Cabot à Montréal

Le square Cabot, situé à l'extrême ouest de l'arrondissement Ville-Marie à Montréal, est un lieu de rassemblement pour certaines populations marginalisées, dont des Autochtones, notamment inuits, pour qui il a une forte signification identitaire et communautaire. Certains y sont itinérants...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Granier, Agnès
Format: Text
Language:French
Published: 2019
Subjects:
Online Access:http://archipel.uqam.ca/13021/1/M16186.pdf
Description
Summary:Le square Cabot, situé à l'extrême ouest de l'arrondissement Ville-Marie à Montréal, est un lieu de rassemblement pour certaines populations marginalisées, dont des Autochtones, notamment inuits, pour qui il a une forte signification identitaire et communautaire. Certains y sont itinérants, d'autres vont y chercher un sentiment de familiarité et de communauté. Réputé pour sa criminalité, le square est entièrement rénové en 2015-2016. Il rouvre à l'été 2016, plus minéralisé et accompagné d'une nouvelle programmation estivale d'activités, certaines liées aux cultures autochtones. Au cœur d'un quartier en pleine transformation, la fréquentation du square change peu à peu, attirant étudiants, professionnels et familles. Comment ces différentes populations s'approprient-elles le square Cabot? Comment y cohabitent-elles? Par des observations non participantes et des entretiens semi-dirigés auprès d'acteurs clefs de la vie du square, nous avons cherché à répondre à ces questions. Les observations et les entretiens montrent une appropriation forte par les populations autochtones, ainsi qu'une cohabitation relativement harmonieuse entre les populations marginalisées et les autres usagers. Du côté des populations marginalisées, l'arrivée des autres usagers semble de plus en plus acceptée, mais les changements structurels du quartier et les interventions musclées de la police rendent l'espace hostile à leur présence. Les résultats de cette étude laissent à penser qu'une dispersion des populations marginalisées dont autochtones est en cours au square Cabot, qui tendrait à s'accélérer au profit d'un espace plus aseptisé et purifié. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : espace public, appropriation, cohabitation, square Cabot, itinérance, personnes marginalisées, criminalisation de l'itinérance, revanchisme, urbanisme revanchard.