La liberté contre l'État : la part autochtone de l'histoire de la pensée politique

Cette thèse a pour thème la liberté telle que la conçoivent les peuples autochtones d'Amérique du Nord-est (Haudenosaunee, Wendat, Anishinabes, Innus, les Attikamekw, les Abénakis et les Mi'gmaks). Comme le souligne l'anthropologue Pierre Clastres, les sociétés contre l'État vive...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Cyr, Marc-André
Format: Text
Language:French
Published: 2018
Subjects:
Online Access:http://archipel.uqam.ca/11450/1/D3382.pdf
Description
Summary:Cette thèse a pour thème la liberté telle que la conçoivent les peuples autochtones d'Amérique du Nord-est (Haudenosaunee, Wendat, Anishinabes, Innus, les Attikamekw, les Abénakis et les Mi'gmaks). Comme le souligne l'anthropologue Pierre Clastres, les sociétés contre l'État vivent en égalité, elles ne connaissent pas le commandement ou la hiérarchie, ni la division entre les gouvernants et les gouvernés. Cette politique égalitaire (ou « communisme primitif ») est reconnue par les anthropologues depuis longtemps, de même que par nombre de penseurs anarchistes et de communistes « romantiques ». Seulement, au Québec comme ailleurs, l'analyse politique de ces formes politiques et de leurs impacts historiques est restée fort timide. Cette liberté contre l'État est loin des conceptions généralement admises par la pensée politique ancienne et moderne. C'est pour cette raison que l'historiographie ne permet pas d'en saisir les contours. À la recherche de l'État-nation, les historiens ont tendance à en écrire la genèse, au point où celle-ci constitue la trame principale à laquelle viennent se greffer les autres expériences historiques. Ce récit vient laminer la part autochtone de l'histoire politique. La téléologie nationaliste et progressiste nie la liberté contre l'État, la pousse à la marge, en fait l'envers du progrès. C'est cet anachronisme que nous avons constaté chez l'ensemble des écoles historiques québécoises (Montréal, Québec, moderniste, nationaliste, pluraliste, marxiste). Mais il existe d'autres approches en histoire politique. L'histoire « par le bas », l'histoire critique, les subalterns studies, l'ethnohistoire, l'anthropologie politique ou l'« autohistoire » autochtone. Ces modes d'analyse voient ce que l'histoire nationale a tendance à nier. Elle est critique de l'approche « par le haut » et de ses visées conservatrices. Elle remet en cause pratiquement toutes les institutions dominantes : la linéarité de leurs développements, leurs espaces, leurs victoires et leurs défaites. Cette histoire prend en ...