Summary: | En 1996, l’écrivain suédois Göran Tunström publie Skimmer (Le buveur de lune), roman qui rompt avec la trilogie des romans de Sunne – sa ville natale du Värmland – entamée en 1983 avec Juloratoriet (L’Oratorio de Noël) et poursuivie en 1986 avec Tjuven (Le voleur de Bible). L’auteur situe ce récit en Islande et utilise ce nouvel espace de création pour faire le point sur la problématique du rapport à l’espace, qui était déjà présente dans les romans précédents. À travers l’analyse des trois personnages principaux, l’auteure de cet article démontre la place que tient l’Islande dans ce récit. Entre les rapports à l’espace de son père et de sa mère, marqués respectivement par la transcendance et l’osmose, le narrateur tente une réconciliation, juxtaposant l’imaginaire et la réalité dans un rapport à l’espace qualifié de réaliste magique. L’espace devient alors hybride, incorporant les différentes perceptions des personnages à l’intérieur d’une réflexion phénoménologique sur le rapport à la réalité. À travers cette représentation, l’Islande apparaît multiple, ses extrêmes permettant une confrontation des imaginaires. Avec Le buveur de lune, Göran Tunström renouvelle sa pratique d’écriture, se servant de l’Islande pour illustrer une réflexion sur le rapport de l’homme au monde.
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