Le Fonds des Voyageurs : un fonds de secours atypique, 1790-1823

À la fin du XVIIIe siècle, l’embauche de Canadiens français, surnommés les voyageurs, s’inscrit dans un système de travail de la traite des fourrures qui s’articule à Montréal autour de contrats notariés. Les engagés se lient pour plusieurs mois, voire plusieurs années à un marchand qui les emploie...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Simonet, Thierry
Other Authors: St-Onge, Nicole J., Bischoff, Peter
Format: Thesis
Language:French
Published: Université d'Ottawa / University of Ottawa 2022
Subjects:
1%
HBC
CNO
XY
19e
Online Access:http://hdl.handle.net/10393/43481
https://doi.org/10.20381/ruor-27696
Description
Summary:À la fin du XVIIIe siècle, l’embauche de Canadiens français, surnommés les voyageurs, s’inscrit dans un système de travail de la traite des fourrures qui s’articule à Montréal autour de contrats notariés. Les engagés se lient pour plusieurs mois, voire plusieurs années à un marchand qui les emploie afin d’acheminer en canot des marchandises dans les territoires du Nord-Ouest et en revenir chargé de pelleteries. Conscients des dangers encourus et de l’imprévoyance de leurs employés, les « négociants des Pays d’en haut » orchestrent une société de secours, dès 1790, appelé le « Fonds des voyageurs ». Ce dernier, atypique dans sa conception et dans son organisation, est le « soutien des voyageurs infirmes, de leurs veuves et des orphelins » dans la détresse. Cette étude a pour but de mettre en exergue l’atypie de cette institution d'aide. Elle apparaît dans une conjoncture de métamorphose sociale et économique du Bas-Canada, ainsi que dans le contexte d’une évolution culturelle de prévoyance et d’un communautarisme émergeant. Cette élite marchande venue d’Écosse est liée à une histoire commune de l’« habitus » avec ses employés. Elle applique les préceptes avant-gardistes des Lumières écossaises dans une société montréalaise confrontée à un courant libéral naissant. Ce faisant, ces bourgeois écossais de la société marchande, souvent décrits comme mercantiles, se présentent en fin de compte comme des membres d'un « monde du voyage » solidaires de leurs semblables. Cette nouvelle perspective invite à un ajustement des interprétations de l’historiographie sur la communauté qui exerce le commerce des fourrures à Montréal entre 1790 et 1821.