Le pétrole canadien face à l'incertitude américaine : Possibilités stratégiques

Les ressources naturelles, plus particulièrement pétrolières, font parties intégrantes du développement économique canadien des 30 dernières années. Parallèlement, au niveau mondial, la demande énergétique augmentera de 40 % dans les deux prochaines décennies, surtout en Asie, et la part de cette de...

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Bibliographic Details
Main Author: Bédard-Châteauneuf, Charles-Etienne
Other Authors: Leblond, Patrick
Language:French
Published: 2014
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/10393/31558
Description
Summary:Les ressources naturelles, plus particulièrement pétrolières, font parties intégrantes du développement économique canadien des 30 dernières années. Parallèlement, au niveau mondial, la demande énergétique augmentera de 40 % dans les deux prochaines décennies, surtout en Asie, et la part de cette demande pour l'énergie pétrolière restera élevée, soit atteignant un ratio de 28 % de la demande totale d'énergie. Bref, le pétrole restera au centre de la consommation énergétique des prochaines années. Ceci étant dit, le Canada est pour l'instant dépendant des États-Unis en terme d'exportation de ses ressources pétrolières, car 98 % de ces exportations est destinée vers le Sud. D'emblée, la position géographique du Canada est tout de même avantageuse si l'on considère que les États-Unis restent pour l'instant le plus grand consommateur de pétrole au monde. Par contre, cette position de dépendance pourrait s'avérer plus critique, surtout lorsque l'on considère le fait que la production pétrolière, catégorisée comme un "boom" énergétique et une "révolution" du schiste, est en hausse aux États-Unis et qu'ainsi leur importation a baissé dans les cinq dernières années. Évidemment cette situation est difficilement prévisible, mais une tendance est clairement observable. De plus, dans la même ligne d'idée, soit l'incertitude américaine, le projet d'oléoduc Keystone XL, qui permettrait au pétrole canadien d'être acheminé aux raffineries du Texas et ainsi concrétiser l'exportation de pétrole vers le Sud, et du même coup le vendre à un prix plus élevé, est présentement en attente d'approbation, et cela depuis les six dernières années. En ce sens, étant donné que le marché américain est plus incertain avec le récent boom énergétique et que le Canada n'est pas en en mesure d'influencer la décision concernant l'oléoduc Keystone en sa faveur, il est suggéré que des actions réalistes soient prises au niveau interne pour permettre la continuité de l'exploitation et l'exportation du pétrole canadien, et qui sait, peut-être profiter de la demande internationale qui est en hausse. Pour cela, deux aspects, voire leviers, doivent être préconisés. Premièrement, étant donné que l'industrie pétrolière canadienne dépend d'investissements étrangers, un signal plus positif et plus clair doit être émis de la part du gouvernement canadien, notamment avec la Loi sur investissement Canada. Deuxièmement, un renouvellement d'infrastructure pour favoriser l'exportation outre-mer, notamment avec la construction d'oléoducs, devra être favorisé, et cela passera par une plus grande rapidité dans le processus de révision des projets d'oléoducs actuels et futurs, et par une amélioration considérable dans la relation avec les Premières nations. En somme, ces deux leviers s'inscrivent dans une stratégie permettant la poursuite d'un intérêt national canadien, l'exploitation pétrolière.