Dynamiques de pouvoir, genre et rituels autochtones dans les écrits des jésuites en Nouvelle-France, 1632-1724

Ce mémoire expose les représentations des pratiques rituelles traditionnelles des Iroquoiens et des Algonquiens que les missionnaires jésuites français ont dévoilés dans leurs écrits. Parfois malgré eux, les missionnaires présentent dans leurs témoignages des êtres doté-e-s de pouvoirs religieux, qu...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Danis, Ariane
Other Authors: Deslandres, Dominique, Wien, Thomas
Format: Doctoral or Postdoctoral Thesis
Language:French
Published: 2019
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/1866/23767
Description
Summary:Ce mémoire expose les représentations des pratiques rituelles traditionnelles des Iroquoiens et des Algonquiens que les missionnaires jésuites français ont dévoilés dans leurs écrits. Parfois malgré eux, les missionnaires présentent dans leurs témoignages des êtres doté-e-s de pouvoirs religieux, que nous examinerons ici. Le territoire analysé est donc principalement celui des missions jésuites, soit la vallée laurentienne, le pays périphérique et la région des Grands Lacs, tranche d’Amérique qui restait essentiellement autochtone lors de la période qui nous intéresse, soit de 1632, date de la première relation du jésuite Paul Le Jeune, jusqu’à 1724, date de publication de l’ouvrage Mœurs des Sauvages de Joseph-François Lafitau. Cet examen minutieux des ouvrages jésuites a alors révélé, dans une perspective de l’histoire du genre, des extraits relatifs aux rituels et aux sphères d’activités des hommes et des femmes autochtones. Ces résultats sont par le fait même confrontés à de nombreuses études d’une part sur les Premières Nations, et d’autre part sur les jésuites et leurs missions nord-américaines. Cette jonction multidisciplinaire nous mène alors à se demander : que voient, ou ne voient pas, les missionnaires du rôle des hommes, des femmes, et dans une certaine mesure, des « hommesfemmes » et des « femmes-hommes » au sein des rituels autochtones, et dans quelles circonstances ? This thesis presents representations of the traditional ritual practices of the Iroquoians and Algonquians that the French Jesuit missionaries have revealed in their writings. Sometimes in spite of themselves, the missionaries describe Indigenous people endowed with religious powers, descriptions which we will examine. The territory analyzed is therefore mainly that of the missions, namely the St. Lawrence Valley, the surrounding country and the Great Lakes region, a slice of America that remained largely Indigenous during the period of interest to us, namely from 1632, date of the first Relations with the Jesuit Paul Le Jeune, until 1724, the date of publication of the book Mœurs des Sauvages by Joseph-François Lafitau. This careful examination of the Jesuit works reveals, from a perspective of gender history, excerpts relating to rituals and spheres of activity of Aboriginal men and women. These results are confronted with numerous studies on First Nations or on the Jesuits and their North American missions. This multidisciplinary convergence then leads us to ask: what do missionaries see, or do not see, in the role of men, women, and to some extent, “men-women” and “women-men” within Aboriginal rituals, and in what circumstances?