Espèces végétales non-natives sur une île subantarctique chilienne : étude des perceptions des parties prenantes, modélisation des dynamiques de niches des espèces et cartographie des points chauds

La croissance des activités anthropiques au cours du dernier siècle a contribué à la dispersion et à l’établissement d’espèces végétales non-natives à travers le monde. Ces espèces sont des moteurs importants de changements environnementaux puisqu’elles ont la capacité de modifier les communautés vé...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Crête, Gaëlle
Other Authors: Herrmann, Thora Martina, Schüttler, Elke
Format: Doctoral or Postdoctoral Thesis
Language:French
Published: 2019
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/1866/23758
Description
Summary:La croissance des activités anthropiques au cours du dernier siècle a contribué à la dispersion et à l’établissement d’espèces végétales non-natives à travers le monde. Ces espèces sont des moteurs importants de changements environnementaux puisqu’elles ont la capacité de modifier les communautés végétales natives notamment à travers la compétition. Puisque les humains sont un des principaux moteurs d'introduction, d'établissement et de propagation d'espèces non-natives et que toute mesure de gestion, pour être efficace, dépend d’une acceptabilité sociale, il est nécessaire de comprendre les perceptions et les choix relatifs à leur utilisation et à leur gestion. La présente recherche a servi à : i) comprendre les perceptions des différentes parties prenantes envers les différentes espèces végétales non-natives de l’île Navarino, une zone tampon de la Réserve de la Biosphère du Cap Horn (RBCH) dans la région subantarctique chilienne ainsi qu’à ii) identifier les dynamiques de niches et les zones à haut potentiel d’établissement (i.e. points chauds) de quatre de ces espèces, qui serviront ensemble d’outils à la gestion de la RBCH. Pour répondre au premier objectif, sept groupes de parties prenantes ont été identifiés (i.e. résident-e-s, résident-e-s aîné-e-s, conservationnistes, membres de la marine, touristes, membres de la communauté autochtone yaghan, employé-e-s des services publics), à l’intérieur desquels 21 entrevues semi-dirigées ont été conduites. Pour répondre au deuxième objectif, les données de présence globales et régionales de quatre espèces végétales herbacées non-natives particulièrement abondantes i.e. Bellis perennis, Cerastium fontanum, Taraxacum officinale et Trifolium repens ainsi que les données climatiques associées ont servi à développer des modèles de distribution des espèces utilisant la méthode d’entropie maximale (MaxENT). En ce qui concerne le premier objectif, les résultats ont révélé des lacunes dans la compréhension du concept d’espèces non-natives parmi les différentes parties prenantes dans le contexte local. D’autre part, les analyses ont révélé de nombreuses valeurs positives associées aux espèces de plantes non-natives à Navarino, notamment la valeur esthétique. Aussi, cette recherche a montré que la plupart des parties prenantes étaient indifférentes à la gestion des espèces de plantes herbacées non-natives. En ce qui concerne le deuxième objectif, les résultats ont révélé un changement de niche habituellement utilisée par les espèces liée au climat moins favorable de Navarino ainsi qu’une forte plasticité pour les quatre espèces mentionnées ci-haut. Néanmoins, les quatre populations auraient atteint l’équilibre à Navarino. Finalement, la combinaison des modèles globaux et régionaux montre que les zones de points chauds se situent plus particulièrement sur la côte sud de l’île et s’étendent au Nord dépendamment des espèces. Basés sur les résultats obtenus, nous suggérons donc (i) de sensibiliser davantage les parties prenantes aux plantes non-natives, (ii) d'intégrer leurs valeurs dans les décisions de gestion futures et (iii) de surveiller les distributions des espèces végétales non-natives à Navarino à des fins de prévention en considérant l’emplacement stratégique de l'île de Navarino comme un tremplin potentiel pour la dispersion des espèces non-natives vers l'Antarctique. The growth of human activities over the last century has contributed to the dispersal and establishment of non-native plant species around the world. These species are important drivers of environmental change since they have the capacity to modify native plant communities, especially through competition. Since human are the main drivers of introduction, establishment and spread of non-native species and since management strategies need to take into account public attitudes to be successful, it is necessary to understand the perceptions and choices regarding their use and management. The present study aimed to: i) understand the perceptions of different stakeholders towards the different non-native plant species of Navarino Island, a buffer zone of the Cape Horn Biosphere Reserve (CHBR) in the Chilean sub-Antarctic region and ii) identify niche dynamics and high potential establishment areas (i.e. hotspots) of four of these species, which together will serve as multidisciplinary tools for the CHBR management. To address the first objective, seven stakeholder groups were identified (i.e residents, elder residents, conservationists, marine members, tourists, Yaghan community members, public service employees), within which 21 semi-directed interviews were conducted. To address the second objective, global and regional occurrences of four of the most abundant species, i.e. Bellis perennis, Cerastium fontanum, Taraxacum officinale and Trifolium repens and associated climatic data were used to develop species distribution models using the maximum entropy method (MaxENT). Regarding the first objective, results of this study revealed shortcomings in the non-native concept understanding among stakeholders in a local context. On the other hand, the analyzes revealed many positive values associated with non-native plant species in Navarino, notably the aesthetic value. Nevertheless, this study showed that most stakeholders were indifferent to the management of non-native herbaceous plant species. Regarding the second objective, results revealed a niche shift usually used by species due to the less favorable climate of Navarino Island as well as high plasticity for the four plant species mentioned above. However, plant populations might have reached the equilibrium. Finally, the combination of global and regional models shows that hotspots areas are located more particularly on the south coast of the island and extend to the north depending on the species. Based on the results obtained in this study, we therefore suggest (i) increasing awareness of non-native plant among stakeholders, (ii) integrating their values into future decisions, and (iii) preventing dispersal of non-native plant species through Antarctica by monitoring species distribution on Navarino.