Habiter et aménager l'espace au Nunavik : le rôle de la mobilité dans l'appropriation sociale et culturelle de l'environnement bâti du village d'Aupaluk

Les récentes transformations de l’environnement bâti au Nunavik (1950 à aujourd’hui) ont permis de mettre en relief l’effort des Inuit à reformuler à travers un nouveau cadre politique et économique leur rapport au territoire. Bien que les investissements des États provincial et fédéral liés aux bes...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Croteau-Deshaies, Dominic
Other Authors: Bousquet, Marie-Pierre
Format: Doctoral or Postdoctoral Thesis
Language:French
Published: 2018
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/1866/20020
Description
Summary:Les récentes transformations de l’environnement bâti au Nunavik (1950 à aujourd’hui) ont permis de mettre en relief l’effort des Inuit à reformuler à travers un nouveau cadre politique et économique leur rapport au territoire. Bien que les investissements des États provincial et fédéral liés aux besoins et aux conditions sociosanitaires aient fortement contribué à l’émergence des villages comme lieux privilégiés de la vie quotidienne, les habitants maintiennent et réorganisent leur mobilité. En étant rattachées à un mode de connaissance géographique propre, les activités cynégétiques ainsi que la mobilité en général sur le territoire persistent comme fortes valeurs identitaires (Collignon, 1996). Il en ressort donc que ces deux espaces que sont le village et le territoire véhiculent des valeurs parfois contradictoires, tantôt complémentaires, qui non seulement se reflètent dans l’organisation du cadre bâti et institutionnel, mais également dans les modes d’habiter (Collignon, 2006 Gombay, 2010 Martin, 2003). Si pour Augustin Berque, un aménagement réussi prend en compte la relation réciproque et dialectique qu’entretiennent un milieu naturel et un milieu humain (Berque, 2010), dans le contexte de modernité réflexive au Nunavik (Martin, 2003), le rôle de l’aménagement de l’espace et du cadre bâti dans les communautés nordiques est prépondérant. Au final, on cherche à comprendre comment les Inuit aménagent, construisent et habitent leurs espaces contemporains. Recent transformations of the built environment in Nunavik (from 1950 to the present day) have made it possible to highlight the Inuit's effort to express their relationship with the territory through a new political and economic framework. Even if the provincial and federal governments' investments in sociosanitary conditions have strongly contributed to the emergence of villages as privileged places of daily life, the inhabitants continue to maintain and redefine mobility on their territory. By being attached to a specific mode of geographical knowledge, hunting activities and general mobility on their territory persist as strong identity values (Collignon, 1996). It thus emerges that the village and the territory exist as two spaces embodying values that can sometimes be contradictory and/or complementary. This is not only reflected in the organization of the built and institutional framework of the Inuit, but also in their lifestyle (Collignon, 2006, Gombay, 2010, Martin, 2003). As mentioned by Augustin Berque, successful development takes into account the reciprocal and dialectical relationship between a natural environment and a human environment (Berque, 2010). In the context of a reflective modernity in Nunavik (Martin, 2003), the role of space planning and the built environment in northern communities is paramount. Ultimately, this paper seeks to understand how the Inuit design, build and inhabit their contemporary spaces.