La réponse à la Loi sur les Indiens dans les insoumissions performatives de Lawrence Paul Yuxweluptun, Teharihulen Michel Savard et Louis-Karl Picard-Sioui

Entre l’élaboration de la Loi sur les Indiens du Canada en 1876 et les débuts du mouvement Idle No More en 2012, plus d’un siècle de contestation et d’oppression hétéroclite s’est écoulé pour laisser place à une prise de parole vigoureuse portée par l’ensemble des Premières Nations. C’est dans cette...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Desrochers, Marianne
Other Authors: Vigneault, Louise
Format: Doctoral or Postdoctoral Thesis
Language:French
Published: 2016
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/1866/18740
Description
Summary:Entre l’élaboration de la Loi sur les Indiens du Canada en 1876 et les débuts du mouvement Idle No More en 2012, plus d’un siècle de contestation et d’oppression hétéroclite s’est écoulé pour laisser place à une prise de parole vigoureuse portée par l’ensemble des Premières Nations. C’est dans cette perspective que ce mémoire s’intéresse aux pratiques performatives contemporaines élaborées par Lawrence Paul Yuxweluptun (Salish), Teharihulen Michel Savard (Wendat) et Louis-Karl Picard-Sioui (Wendat), dont les œuvres permettent de dresser un éventail varié des stratégies de résistance se consacrant à la libération du regard colonial. Les performances provocantes de ces trois artistes autochtones mettent en place une esthétique de la violence qui, considérée ici en tant qu’outil efficace de résilience et d’affirmation identitaire, déjoue l’autorité coercitive de la Loi sur les Indiens. Centrée sur une approche interdisciplinaire, cette recherche aborde au préalable l’historicité qui sous-tend la construction symbolique de l’indianité, laquelle fut par la suite démentie par les militant.e.s autochtones à travers une diversité de mouvements sociopolitiques contestataires au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Les œuvres performatives de Yuxweluptun, de Teharihulen et de Picard-Sioui font subséquemment l’objet d’une analyse détaillée en regard d’une réappropriation et d’une subversion des codes de la majorité, ce qui leur permet de défier les pouvoirs politiques, économiques, médiatiques et symboliques d’une société eurocentrique cautionnant encore à ce jour une vision figée de la réalité autochtone. Au-delà de la forme et du contenu, les œuvres performatives des artistes à l’étude réinterprètent les traditions immémoriales des Premières Nations tout en les actualisant, venant ainsi confirmer la persistance d’une spécificité culturelle et réfuter les volontés d’annihilation des puissances étatiques et coloniales. Between the drafting of the Indian Act of Canada in 1876 and the beginning of the Idle no more movement in 2012, over a century of protest and motley oppression has passed, giving way to a vigorous speaking conveyed by all of the First Nations. It is in this perspective that this thesis is inspired by the contemporary performance practice developed by Lawrence Paul Yuxweluptun (Salish), Teharihulen Michel Savard (Wendat) and Louis-Karl Picard-Sioui (Wendat), whose work allow to put up a various range of resistance strategies dedicated to cast off the colonial gaze. The provoking performances of those three native artists set up an aesthetic of violence that, considered here has an effective tool of resilience and identity affirmation, foil the coercive authority of The Indian Act. Centered on a interdisciplinary approach, this research address beforehand the historicity behind the symbolic construction of indianess, which was later disproved by native activists trough a variety of sociopolitical protest movements throughout the second half of the 19th century. The performative work of Yuxweluptun, of Teharihulen and of Picard-Sioui are subsequently subject to a detailed analysis regarding a reappropriation and subversion of the predominant codes, allowing them to defy the political, economic, media and symbolic powers of a eurocentrist society endorsing to this day a static view of the native reality. Beyond the form and content, the artist’s performative works under review reinterpret the immemorial traditions of the First Nations while bringing them to date, thus confirming the persistence of a cultural distinctiveness and refuting the annihilation will of the state and colonial powers.