Un fjord, une rivière, un lac et des ruisseaux : variabilité culturelle paléohistorique sur le bassin hydrographique de la rivière Saguenay (Québec, Canada)

En archéologie, l’identification des identités culturelles spécifiques pose souvent problème. Cependant, lorsqu’on en arrive à la fin de la Paléohistoire et plus particulièrement au cours de la Protohistoire, les vestiges archéologiques trouvent alors des alliées sous la forme de sources littéraires...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Langevin, Érik
Other Authors: Chapdelaine, Claude
Format: Doctoral or Postdoctoral Thesis
Language:French
Published: 2015
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/1866/12297
Description
Summary:En archéologie, l’identification des identités culturelles spécifiques pose souvent problème. Cependant, lorsqu’on en arrive à la fin de la Paléohistoire et plus particulièrement au cours de la Protohistoire, les vestiges archéologiques trouvent alors des alliées sous la forme de sources littéraires et iconographiques qui documentent tant bien que mal la géographie humaine de l’époque. Sur le bassin hydrographique de la rivière Saguenay, quelques-unes de ces mentions révèlent que se trouvaient au cours de la Protohistoire un certain nombre de groupes distincts parmi lesquels des Iroquoiens du Saint-Laurent, des Montagnais de Tadoussac, des Kakouchacks et autres groupes du Nord. Les vestiges archéologiques des 393 sites archéologiques qui comptent au moins une composante de la Protohistoire ou de la Paléohistoire récente sur le bassin hydrographique de la rivière Saguenay ont été mis à contribution afin de déterminer si ce qui est mentionné où illustré dans les documents historiques est vérifiable du point de vue archéologique. Que ce soit les vestiges céramiques, lithiques, ostéologiques ou autres, ceux-ci ont en effet révélé certaines tendances qui ne peuvent s’expliquer que par des trames culturelles spécifiques. Après avoir constaté la présence de cette mosaïque culturelle au cours de la Protohistoire, le défi était de déterminer depuis quand celle-ci s’était mise en place et surtout d’en identifier les causes. Si l’environnement très variable qui caractérise le bassin hydrographique de la rivière Saguenay (incluant le lac Saint-Jean) a certes joué un rôle, d’autres événements ou comportements ont assurément contribué à diversifier les populations. Parmi ceux-ci, il y a la provenance des populations qui fréquentaient la rivière et ses affluents, les axes de circulations qu’ils empruntaient dans le cadre de leur cycle saisonnier, de même que le contexte des échanges qui se pratiquaient à l’échelle pan-bassin hydrographique. Tous ces aspects ont assurément joué un rôle dans la détermination de ce qu’était une population des basses terres du lac Saint-Jean versus une population du Bas-Saguenay. In archaeology, determining specific cultural identities is often problematic. However, towards the end of the Paleohistoric period, and especially during the Protohistoric period, archaeological assemblages are more often than not supported by written and pictorial sources that more or less accurately depict the human geography of the period. Along the Saguenay River watershed, some of these sources reveal that, during the Protohistoric period, a number of distinctive groups frequented the area, including St. Lawrence Iroquoians, Tadoussac Montagnais (Innu), Kakouchacks, and other northern groups. The archaeological assemblages of the 393 archaeological sites along the Saguenay River watershed with at least one Protohistoric or late Paleohistoric component were analyzed in an effort to determine if what is written or illustrated in historic texts can be confirmed from an archaeological standpoint. Be they ceramic, lithic, osteological, or other, the latter have revealed a number of trends that can only be interpreted as specific cultural fabrics. The presence of this Protohistoric cultural mosaic raised several challenges as to the timeline of this dynamic and, particularly, how it came about. While the widely changing Saguenay River watershed environment (including Lake St. Jean) surely played a part, other events, or behaviours, undoubtedly contributed to the diversity of those populations; such as the origins of the populations that navigated the river and its tributaries, the routes they followed through their seasonal cycles, and the context in which exchanges were made along the entire watershed. All these factors unquestionably played a part in characterizing, say, Lake St. Jean lowland groups from lower Saguenay groups.