Analyses paléopathologiques en archéoentomologie génétique : présence de maladies au sein des Thuléens aux sites archéologiques à Cape Grinnell et à Qaquaitsut, Groenland, au XIVe siècle

Une nouvelle méthodologie de recherche en archéologie génétique de l'Arctique a permis d'inférer pour la première fois les conséquences sociales et culturelles possibles résultant de la présence de deux bactéries inédites au sein des membres de la culture thuléenne au Groenland. Il s'...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Leblanc, Joey
Other Authors: Bain, Allison
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: 2021
Subjects:
Online Access:https://hdl.handle.net/20.500.11794/70373
Description
Summary:Une nouvelle méthodologie de recherche en archéologie génétique de l'Arctique a permis d'inférer pour la première fois les conséquences sociales et culturelles possibles résultant de la présence de deux bactéries inédites au sein des membres de la culture thuléenne au Groenland. Il s'agit de la Rickettsia felis et de la Campilobacter jejuni, toutes deux retrouvées dans l'échantillon archéoentomologique S5 qui provient de l'habitation H20 à Cape Grinnell, occupée au cours du XIVe siècle. L'application d'analyses paléopathologiques avait pour but de discerner la présence de bactéries ou virus conservés dans le sang humain à l'intérieur de l'exosquelette de l'insecte. Quatorze échantillons archéoentomologiques ont ainsi été analysés dans cette recherche, chacun composé d'un pou humain (Pediculus humanus). Les spécimens retenus proviennent de quatre habitations hivernales semi-souterraines occupées par des groupes thuléens entre le XIIIe et le XVIIe siècle sur les sites de Cape Grinnell et de Qaqaitsut, au nord-ouest du Groenland. Les deux bactéries ont été identifiées à la suite du séquençage haut débit des données génétiques récoltées. La présence de ces deux bactéries est principalement liée au contexte culturel et environnemental. La découverte de la Rickettsia felis est expliquée par l'intermédiaire des poux, agissant potentiellement en tant que vecteur et/ou réservoir. La proximité accrue entre les chiens domestiqués et les individus thuléens est également avancée. La bactérie Campilobacter jejuni est, pour sa part, justifiée par la présence et la consommation d'oiseaux sur le site. De plus, par l'intermédiaire des déjections aviaires contenant la bactérie, le contact avec les chiens, les insectes, dont la mouche et le pou, puis l'absorption d'eau contaminée peuvent être responsables de sa présence les occupants humains du site. L'ensemble des résultats obtenus dans cette recherche, concernant les deux bactéries identifiées, suggère une origine endogène. The application of a new research methodology in ...