Symbologie du féminin sacré en Amérique : étude comparative de l'iconographie de la Vierge Marie dans sa resignification symbolique avec les déesses autochtones au Canada, au Mexique et au Pérou aux XVIe et XVIIe siècles

La dévotion à la Vierge Marie, mère de Jésus, est considérée comme l'un des piliers de la foi chrétienne et a joué un rôle majeur dans le processus d'expansion du catholicisme dans le monde. En Amérique, la dévotion mariale est rapidement devenue populaire, en raison de son processus d...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Kiefer Da Silva, Alex
Other Authors: Laniel, Jean-François
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: 2024
Subjects:
Online Access:https://hdl.handle.net/20.500.11794/145564
Description
Summary:La dévotion à la Vierge Marie, mère de Jésus, est considérée comme l'un des piliers de la foi chrétienne et a joué un rôle majeur dans le processus d'expansion du catholicisme dans le monde. En Amérique, la dévotion mariale est rapidement devenue populaire, en raison de son processus d'hybridation religieuse et culturelle avec le féminin sacré des sociétés autochtones précolombiennes. En témoignent les images de la Vierge conçues aux XVIe et XVIIe siècles, dont l'iconographie montre des éléments traditionnels d'origine catholique et amérindienne. Ce phénomène est dû à ce que nous appelons la « resignification symbolique », un phénomène typique du processus d'acculturation qui a marqué l'histoire de la colonisation de l'Amérique, où un symbole change de sens lorsqu'il est contextualisé dans une nouvelle culture. Nous voulons comprendre comment, lors du contact culturel entre Européens et autochtones au Mexique, au Pérou et au Canada, les symboles des déesses mères de la terre ont été incorporés dans l'imaginaire de Marie et resignifiés, composant une iconographie hybride et fondamentale pour la réussite de la christianisation. Pour cela, nous avons réalisé une étude comparative des images de Notre-Dame de Cocharcas, identifiée à la déesse inca Pachamama au Pérou, et de Notre-Dame de Guadalupe, associée à la déesse aztèque Coatlicue Tonantzin au Mexique, insérées dans la trame du développement historique des dévotions au cours des deux premiers siècles de la colonisation de l'Amérique. Dans les régions forestières de l'est du Canada, où n'ont pas été retrouvées des images resignifiées de la Vierge liées aux peuples des Premières Nations, nous discutons des raisons probables de cette absence, possiblement motivée par un caractère de dualisme religieux et une survalorisation du culte de Sainte Anne au détriment de Marie, vérifiée dans les sociétés iroquoises et algonquiennes. De cette façon, nous voulons réfléchir sur l'importance des cultures autochtones pour la consolidation d'un catholicisme typiquement ...