Vers une esthétique sociale : les sources de William Morris

La réflexion sociale et esthétique de Morris peut être considérée selon deux axes principaux. D’une part, l’esthète met au centre de sa réflexion la nature du travail, la qualité et le sens de la production, ainsi que l’aliénation constatée des masses salariées. D’autre part, son assimilation des my...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Alibert, Florence
Other Authors: Temps, Mondes, Sociétés (TEMOS), Le Mans Université (UM)-Université d'Angers (UA)-Université de Bretagne Sud (UBS)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Format: Conference Object
Language:French
Published: HAL CCSD 2004
Subjects:
Online Access:https://hal.science/hal-01948511
Description
Summary:La réflexion sociale et esthétique de Morris peut être considérée selon deux axes principaux. D’une part, l’esthète met au centre de sa réflexion la nature du travail, la qualité et le sens de la production, ainsi que l’aliénation constatée des masses salariées. D’autre part, son assimilation des mythologies nordiques et de l’époque du Moyen Âge met le sens de l’histoire et son interprétation au centre de toutes ses réflexions sur l’avènement potentiel d’une société socialiste. L’un des points essentiels pour bien cerner les bases historiques de l’idéal socialiste morrissien repose sur la comparaison entre les situations historiques et politiques de la Grande-Bretagne et de la France, qui était, bien sûr, la patrie de la Révolution. Quelques notes de l’artiste attestent de cet intérêt pour la comparaison et l’analyse historiciste où n’est pas étrangère l’influence de Ruskinet de Carlyle. Morris date de la fin du xviesiècle les principales divergences politiques entre les deux pays, la France devenant ensuite une royauté absolue. Le système français ne permettait pas, selon lui, le développement de la classe moyenne car le clergé et la noblesse s’appropriaient la plus grande partie des richesses du pays. Morris souligne que la perversité du système se détecte déjà dans les pièces de Molière, annonciatrices, sous certains aspects, des dysfonctionnements d’une telle organisation sociale et de sa faillite future.