Summary: | À partir d’une analyse de "Hermina" (2003), "La Fête des masques" (2004), "Le Paradis des chiots" (2006) et "Filles de Mexico" (2008), cet article envisage le rôle central que l’Amérique latine tient dans l’œuvre romanesque de Sami Tchak. Il montre qu’en représentant ce continent, les fictions de l’auteur togolais engagent un procès de déterritorialisation qui permet d’échapper aux théâtralités africaines et à un localisme potentiellement exotique. Ce procès de déterritorialisation permet à Tchak de dessiner une filiation transcontinentale avec les auteurs latino-américains, notamment du Boom, et d’ainsi rejoindre avec eux le canon de la littérature mondiale. Par là , les romans de Tchak entendent finalement mettre en évidence l’universalité de la littérature africaine dans sa figuration de la condition humaine. Dépeinte comme un lieu qui abolit les limites, l’Amérique latine devient la source d’une inventivité qui permet d’explorer les pulsions et les désirs obscurs de l’humanité.
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