L’hétéronomie chez les Inuit du Nord canadien. « Des pouvoirs qu’on ne connaît pas »

À partir de sources orales recueillies à la période contemporaine, cet article réexamine plusieurs grandes catégories de la pensée inuit en tenant compte de leur transformation suite à la christianisation. Au 20ème siècle, les Inuit ont en effet modifié un grand nombre de leurs pratiques alo...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Social Compass
Main Author: Laugrand, Frédéric
Other Authors: UCL - SSH/IACS - Institute of Analysis of Change in Contemporary and Historical Societies
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: Sage Publications Ltd. 2017
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/2078.1/220923
https://doi.org/10.1177/0037768617713653
Description
Summary:À partir de sources orales recueillies à la période contemporaine, cet article réexamine plusieurs grandes catégories de la pensée inuit en tenant compte de leur transformation suite à la christianisation. Au 20ème siècle, les Inuit ont en effet modifié un grand nombre de leurs pratiques alors que sur le plan des schèmes, l’idée d’un ordre du monde hétéronome et de pouvoirs qui circulent à travers des médiateurs est demeuré plus stable. L’idée moderne d’être en mesure de se donner ses propres lois, de fonder la société sur la pleine autonomie des acteurs sans jamais tenir compte des grandes forces spirituelles de l’univers, n’a jamais été acceptée. Les Inuit pensent plutôt appartenir à un monde à la fois instable et relationnel, où d’autres existants que sont les animaux, les défunts et les esprits interagissent, si bien que les humains ne peuvent prétendre seuls infléchir le cours des choses. Deux questions se posent alors : dans quelle mesure le christianisme a-t-il affecté l’hétéronomie et augmenté la part mystérieuse de l’animisme Inuit ? Sila, cette force englobante, peut-elle être conçue encore comme un « mana Inuit » ?