Et si enseigner l’écriture commençait par s’intéresser au rapport à l’écrit des élèves ? Etude exploratoire avec des élèves de fin du primaire.

Dans leur méta-analyse Koster, Tribuschinina, de Jong et van den Bergh (2015) mettent en évidence qu’un enseignement efficace de l’écriture sous-entend, par ordre de grandeur, la définition des objectifs, l’instruction des stratégies, l’enseignement de structures textuelles, la rétroaction et l’assi...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Colognesi, Stéphane, Niwese, Maurice, AREF
Other Authors: UCL - SSH/IPSY - Psychological Sciences Research Institute
Format: Conference Object
Language:French
Published: 2019
Subjects:
Ure
Online Access:http://hdl.handle.net/2078.1/217496
Description
Summary:Dans leur méta-analyse Koster, Tribuschinina, de Jong et van den Bergh (2015) mettent en évidence qu’un enseignement efficace de l’écriture sous-entend, par ordre de grandeur, la définition des objectifs, l’instruction des stratégies, l’enseignement de structures textuelles, la rétroaction et l’assistance par les pairs. Des études comme celle de Rietdijk, Janssen, van Weijen, van den Bergh et Rijlaarsdam (2017) montrent cependant que ces principes ne sont pas nécessairement déjà adoptés dans les classes, sans doute parce que les pratiques des enseignants sont influencées par leurs représentations sur l’écriture (Gaitas et Alves Martins 2015). Mais qu’en est-il de l’élève comme scripteur, de son envie d’écrire, de l’implication qu’il est prêt à y mettre, du stress et des difficultés qu’il ressent quand il doit produire un texte sur « commande », de ses représentations et conceptions de l’écriture, etc. ? Considérer l’écrit au niveau didactique implique en effet de prendre en compte le rapport qu’entretient le scripteur avec l’écrit, y compris l’assurance qu’il estime avoir de réussir dans ce domaine. Dans ce sens, Lafont-Terranova, Blaser et Colin (2016), en référence aux travaux de Dabène (1991), expliquent que repenser l’accompagnement de l’écriture en milieu scolaire engage à envisager le modèle de la compétence scripturale, puisque celle-ci met en relation étroite les savoirs, les savoir-faire et le rapport à l’écrit/ure (Barré-De Miniac, 2002 Chartrand, Blaser et Gagnon, 2006) dans ses différentes dimensions (Barré-De Miniac, 2002 Chartrand et Blaser, 2008 auteurs, 2016 auteurs, 2014). En nous inscrivant dans cette perspective, nous avons cherché à cerner comment le rapport à l’écrit pouvait devenir un levier d’enseignement-apprentissage de l’écriture en classe. Ainsi, notre contribution a un double enjeu. Le premier est de présenter un outil que nous avons développé pour mesurer le rapport à l’écrit des scripteurs, et le second est de répondre à la question de recherche qui est de savoir si les pratiques d’enseignement de l’écrit ont un impact sur le rapport à l’écrit des élèves et dans quel espace temporel elles peuvent le modifier. Pour cela, nous avons travaillé avec deux classes d’élèves de 10-12 ans qui ont été accompagnés pour produire le même genre de texte, mais avec des principes différents. L’outil crée leur a été soumis à plusieurs reprises (avant, pendant et après le dispositif), nous permettant de récolter 1920 réponses que nous avons traitées par une analyse de contenu. Nous avons également suivi spécifiquement quatre élèves dans chaque classe à l’aide de médiations métacognitives et mesuré les progrès scripturaux des élèves des deux classes à l’aide d’une grille d’évaluation. Nous présenterons, dans le cadre de notre présentation, les modèles théoriques sur lesquels nous nous sommes appuyés, les aspects méthodologiques dont le questionnaire développé pour sonder le rapport à l’écrit des élèves ainsi que les principaux résultats tant du point de vue quantitatif que qualitatif. Ces résultats montrent que le rapport à l’écrit, dans ses différentes dimensions, peut évoluer assez rapidement, moyennant la mobilisation de certains facteurs.