Explosion, affaissement, engloutissement : choisissez votre apocalypse !

International audience Pour Linda Rugg, le genre de l’ecocrime fiction procède d’un déplacement de l’angoisse provoquée par la lecture du crime, vers celle de l’écoanxiété. Ce déplacement est nécessaire à l’humain pour prendre conscience de son lien à l’environnement en péril, et s’appuie sur la thé...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Solbach, Marie-Lou
Other Authors: Mondes germaniques et nord-européens (MGNE), Université de Strasbourg (UNISTRA), Littératures, Imaginaire, Sociétés (LIS), Université de Lorraine (UL), Hélène Vial, Kim Lefebvre
Format: Conference Object
Language:French
Published: HAL CCSD 2024
Subjects:
Online Access:https://hal.science/hal-04633418
Description
Summary:International audience Pour Linda Rugg, le genre de l’ecocrime fiction procède d’un déplacement de l’angoisse provoquée par la lecture du crime, vers celle de l’écoanxiété. Ce déplacement est nécessaire à l’humain pour prendre conscience de son lien à l’environnement en péril, et s’appuie sur la théorie de l’enchevêtrement de Timothy Morton : le crime contre la nature devient un crime contre tous . Dans les polars polaires, un ensemble de récits policiers dont la géographie narrative se situe au-delà du cercle polaire, la narration policière devient en effet le support à la dénonciation des bouleversements climatiques en cours, conséquences des dégradations anthropiques. Le lieu particulier de l’Arctique, où ces dégâts sont les plus visibles et rapides, mobilise un imaginaire de fonte et dissolution propice à la mise en scène d’une fin de l’Anthropocène. Celle-ci se manifeste de deux manières. D’une part, le lieu est anthopomorphisé, donnant corps à notre sentiment de culpabilité écologique, à la fois victime — devenu cadavre en voie de décomposition (destructions apocalyptiques), et coupable — il se défend en déchaînant les éléments climatiques, il intègre le schéma actanciel de ces ouvrages. D’autre part, leurs auteurs transmettent une invitation à renouer avec la Terre, par la mise en avant d’une philosophie animiste autochtone. Cette recherche d’une « identité climatique », par le recours aux ethnies arctiques, renforce le lien entre l’humain et le territoire, inscrits dans une dynamique de dégradation commune.