« Des romans qui 'perdent le nord' » : sens en travail chez Verne, London , Céline »

International audience Les productions romanesques, qui constituent ici le corpus soumis à la réflexion, sont marquées à divers titres par des ré-écritures, des jeux d'écart. Jeux qui ont l'intérêt d'ajouter très nettement à la thématique du « Nord » une fonction stratégique et symbol...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Massonnaud, Dominique
Other Authors: ECRIRE, Équipe de recherches sur l'histoire, les théories et la didactique de la littérature et des arts du spectacle des 19e, 20e et 21e siècles (Traverses 19-21), Université Stendhal - Grenoble 3-Université Stendhal - Grenoble 3, Centre de Recherche sur l'Imaginaire (CRI), Université Stendhal - Grenoble 3, Michel Viegnes
Format: Book Part
Language:French
Published: HAL CCSD 2005
Subjects:
Online Access:https://hal.science/hal-01389800
https://hal.science/hal-01389800/document
https://hal.science/hal-01389800/file/Nord%20art.pdf
Description
Summary:International audience Les productions romanesques, qui constituent ici le corpus soumis à la réflexion, sont marquées à divers titres par des ré-écritures, des jeux d'écart. Jeux qui ont l'intérêt d'ajouter très nettement à la thématique du « Nord » une fonction stratégique et symbolique. Ainsi, Les Voyages et aventures du capitaine Hatteras (1866) de Verne ont présenté deux dénouements : le pôle Nord est, dans la première version, le lieu du suicide du personnage éponyme, qui se jette dans le volcan découvert, au point exact du pôle. En revanche, la seconde version autorise son retour en Europe. Le personnage est alors transformé, par une « folie polaire » qu'a générée le passage au point même de sa quête. London écrit aussi « pour la jeunesse » et, avec une fin heureuse, la première version de la nouvelle To build a fire, en 1902, dans le contexte de parution de ses Tales of the Far north (1901-1902). En revanche, la seconde version de 1908, donne au personnage une fin tragique, conforme à la base anecdotique de la fiction, fondée sur un récit du sénateur Lynch sur des événements survenus au Klondike. En ce qui concerne Céline, la fiction que constitue la trilogie romanesque, D'un château l'autre, Nord et Rigodon, rédigée entre 1955 et 1961, se fonde également sur un donné biographique : la période 1944-45 marquée par la traversée de l'Allemagne, le refuge dans un village du Brandebourg, puis Sigmaringen et l'arrivée au Danemark, qui referme l'échappée sur l'emprisonnement. L'écart remarquable consiste en ce que le Nord, présent comme horizon éponyme du second roman, reste alors très discrètement présent dans le tissu narratif, pour prendre toute sa place dans Rigodon.La première approche s’attachera au texte de Verne, selon ce protocole qui fondait naguère le « Par où commencer » de Roland Barthes, traitant de L’Ile mystérieuse. L’étude précise de la narration et des mythes liés au Nord, présents dans le texte de Verne, servira donc de propédeutique pour aborder les autres romans du corpus.