Minorités historiques, autonomie et néo-libéralisme au Canada

Les Inuits du Nunavut et les Acadiens du Nouveau-Brunswick constituent, au Canada, deux minorités ethnolinguistiques c’est-à-dire deux groupes ethnoculturels qui ont pu maintenir leur distinction culturelle et linguistique. Ces deux groupes ont atteint dans les quarante dernières années leur degré d...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Mémoire(s), identité(s), marginalité(s) dans le monde occidental contemporain
Main Author: MAGORD, André
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: Université de Poitiers 2014
Subjects:
Online Access:https://doi.org/10.4000/mimmoc.1576
http://journals.openedition.org/mimmoc/1576
Description
Summary:Les Inuits du Nunavut et les Acadiens du Nouveau-Brunswick constituent, au Canada, deux minorités ethnolinguistiques c’est-à-dire deux groupes ethnoculturels qui ont pu maintenir leur distinction culturelle et linguistique. Ces deux groupes ont atteint dans les quarante dernières années leur degré d’autonomie structurelle le plus élevé depuis la transformation de leur situation autarcique de départ. Toutefois les dynamiques d’autonomisation qu’ils tentent d’instaurer sont concurrencées par les forces hétéronomisantes, c’est-à-dire externes, de la société majoritaire canadienne et du néo-libéralisme mondialisé. L’analyse scientifique est ici confrontée au problème de zones aveugles, suscitées par l’absence de paradigmes insuffisamment proches de la réalité pour être éclairants, et par l’insuffisance du travail réflexif de la part des scientifiques sur leurs postures épistémologiques. Nunavut Inuit and New Brunswick Acadians form two ethnolinguistic minorities in Canada, i.e. two ethnocultural groups that have been able to maintain their cultural and linguistic distinction. Both groups have achieved their highest degree of structural autonomy in the last 40 years since the transformation of their original autarcic situation. However, the empowerment dynamics they try to create are competing with the heteronomising, i.e. external, forces of Canadian majority society and globalised neo-liberalism. Scientific analysis is confronted here with the problem of blind areas, caused by the lack of paradigms that are insufficiently close to reality to be illuminating, and by the lack of reflexion work on the part of scientists on their epistemological postures.