| Summary: | This article addresses the notion of sovereignty in a digital context by analyzing a mobilization against a development project in Northern Russia, on the border of the Arkhangelsk region and the Komi Republic. The analysis of this case shows that sovereignty, which is not only institutional but also civic (or popular), is redefined on a daily basis by different initiatives that engage institutions, companies and citizens in the digital sphere. First, the article will outline the history of the mobilization of inhabitants. It will describe the state's actions through and on digital media, sometimes using private platforms, to promote the illegal development project, control information and silence critics. Then, it will tackle the 'citizen' side of the realization of sovereignty and will highlight that the appropriation of digital technologies thus gives rise to new configurations of power relations between power and society in Russia. Cet article aborde la notion de souveraineté en contexte numérique à partir de l’analyse d’une mobilisation contre un projet d’aménagement dans le nord de la Russie, à la frontière de la région d’Arkhangelsk et de la République des Komis. L’analyse de ce cas montre que la souveraineté, qui n’est pas seulement institutionnelle, mais également citoyenne (ou populaire), est redéfinie au quotidien par différentes initiatives qui engagent des institutions, des entreprises et des citoyens dans la sphère numérique. D’abord, l’article restituera l’histoire de la mobilisation des habitants. Il décrit les actions étatiques par et sur le numérique, parfois par l’intermédiaire de plateformes privées, pour promouvoir le projet d’aménagement illégal, contrôler l’information et réduire au silence les critiques. Ensuite, il aborde le versant « citoyen » de la réalisation de la souveraineté et met en évidence que l’appropriation des technologies numériques donne ainsi lieu à de nouvelles configurations des rapports de force entre pouvoir et société en Russie.
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