Summary: | Les Inuits du Nunavut et les Acadiens du Nouveau-Brunswick constituent, au Canada, deux minorités ethnolinguistiques c’est-à-dire deux groupes ethnoculturels qui ont pu maintenir leur distinction culturelle et linguistique. Ces deux groupes ont atteint dans les quarante dernières années leur degré d’autonomie structurelle le plus élevé depuis la transformation de leur situation autarcique de départ. Toutefois les dynamiques d’autonomisation qu’ils tentent d’instaurer sont concurrencées par les forces hétéronomisantes, c’est-à-dire externes, de la société majoritaire canadienne et du néo-libéralisme mondialisé. L’analyse scientifique est ici confrontée au problème de zones aveugles, suscitées par l’absence de paradigmes insuffisamment proches de la réalité pour être éclairants, et par l’insuffisance du travail réflexif de la part des scientifiques sur leurs postures épistémologiques. The Inuit of Nunavut and the Acadians of New Brunswick form two ethnolinguistic minorities in Canada, i.e. two ethnocultural groups which have been able to maintain their cultural and linguistic distinctions. These two groups have reached their highest degree of structural autonomy in the last forty years since their original autarcic situation changed. However, the empowerment dynamics they are trying to create are competing with the hemonomic, i.e. external, forces of Canadian majority society and globalised neo-liberalism. The scientific analysis here is faced with the problem of blind areas, caused by the lack of paradigms that are not sufficiently close to reality to be illuminating, and by the insufficient reflexive work of scientists on their epistemological postures.
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