Anishinaabeg et missionnaires jésuites dans la région des grands lacs nord américains (1844-1909) : analyse des dispositifs missionnaires de conversion au christianisme et des stratégies autochtones de résistance et d'adaptation au changement symbolique

Ce travail part d'un constat : la résistance identitaire massive que la société Ojibwa (Anishinaabeg) contemporaine semble opposer depuis des décennies à une colonisation totale et notamment à la christianisation absolue. A travers un rapport à l'histoire extrêmement présent, et la mise en...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Servais, Olivier
Other Authors: UCL - ESPO/POLS - Département des sciences politiques et sociales, Meslin, Michel, Singleton, Michaël
Format: Thesis
Language:French
Published: UCL 2003
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/2078.1/166902
Description
Summary:Ce travail part d'un constat : la résistance identitaire massive que la société Ojibwa (Anishinaabeg) contemporaine semble opposer depuis des décennies à une colonisation totale et notamment à la christianisation absolue. A travers un rapport à l'histoire extrêmement présent, et la mise en avant de figures traditionnelles anti-occidentales ancrées dans la tradition, comme celle du "Trickster", ces populations sont arrivées aujourd'hui à un étonnant compromis entre tradition et modernité, entre occidentalisation et affirmation identitaire. Or, une bonne part de la tradition scientifique a, jusqu'il y a peu, réduit à des épiphénomènes voire à des symptômes de fin de vie, les affirmations identitaires et les résistances de cette population. Cette position n'est pas neuve. Depuis la fin du XIXe siècle, et en parfaite concordance avec les thèses des évolutionnistes puis des culturalistes nord-américains, les chercheurs avaient irrémédiablement classé les Ojibwas dans la catégories des acculturés et des christianisés. Ce jugement s'amplifie encore pour les populations sédentarisées proches des centres missionnaires catholiques et protestants. De la tradition , et même de la culture Ojibwas, il ne restait peu ou pas grand chose à l'exception du passé. La recherche s'orienta dès lors vers deux champs majoritaires : l'ethnohistoire antérieure au XIXe siècle et l'anthropologie culturaliste. Ces deux orientations de la recherche tentaient toutes deux de sauver ce qui pouvait encore l'être de cette culture traditionnelle. Pourtant, à contrario de cette conception évolutionniste, et dès les années '60, différents mouvements Ojibwa ou panindiens montèrent en puissance, notamment dans des réserves "catholiques", en ressuscitant entre autres certaines figures traditionnelles que les anthropologues avaient enterrées depuis le début du XXe siècle. Il apparaît aujourd'hui probable que ces figures n'aient jamais disparu de la vie des Anishinaabeg, et cela malgré, et même grâce à, la christianisation. A travers une approche ...