Alfred Wegener et la dérive des continents

Avec son article fondateur sur « la dérive des continents » (1912), Wegener s’attaquait à la théorie de la « contraction » (la croûte terrestre se serait plissée par refroidissement – ce qui aurait créé les montagnes). Surtout, il assemblait sur tapis vert un certain nombre de faits éparpillés dans...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Segala, Marco
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: FMSH - Fondation Maison des sciences de l'homme 2017
Subjects:
Online Access:http://journals.openedition.org/bibnum/500
Description
Summary:Avec son article fondateur sur « la dérive des continents » (1912), Wegener s’attaquait à la théorie de la « contraction » (la croûte terrestre se serait plissée par refroidissement – ce qui aurait créé les montagnes). Surtout, il assemblait sur tapis vert un certain nombre de faits éparpillés dans diverses branches scientifiques (géologie, paléontologie, climatologie notamment). Il constate l’existence de deux niveaux principaux de la surface terrestre : la croûte continentale à +100m au-dessus du niveau de la mer, et la croûte océanique, à -4700m. Il mentionne des biogéographes qui ont postulé la possibilité « d’échanges de formes de vie » entre l’Amérique du Sud et l’Afrique, au Mésozoïque (-250 à -60 Ma) il mentionne les âges glaciaires communs à ces deux continents, au cours des ères permo-carbonifère (-350 à -250 Ma), et les fossiles glaciaires communs effectivement découverts. Il postule, en outre, la permanence du mouvement de dérive des continents, dont la place n’est pas fixée de manière permanente. Sa théorie de dérive des continents mettra du temps à être acceptée, notamment en raison de l’absence d’une idée de forces géophysiques sous-jacentes pouvant expliquer cette dérive. À partir des années 1960, la théorie de la tectonique des plaques viendra combler cette lacune et confirmer l’hypothèse de Wegener. Les plaques continentales s’éloignent à partir des rifts (amincissements des croûtes) – Wegener avait émis l’idée de cette dérive à partir des rifts. Elles se heurtent (dans les zones de subduction), provoquant la formation des montagnes, les tremblements de terre ou le volcanisme. De nos jours, la dérive des continents est aussi mesurée expérimentalement par les satellites GPS : ainsi le Groenland et l’Amérique du Nord s’éloignent-ils vers l’Ouest, et l’Europe vers l’Est. Marco Segala est professeur d’histoire de la philosophie au Département de sciences humaines de l’Université de L’Aquila (Italie). Ancien élève de la Scuola Normale Superiore de Pise, docteur en philosophie de l’Université de ...