« . dass wir ihn nicht mehr sehen würden »: Absence et représentation d'un combattant armé (Farocki, Conradt, Sami)

peer reviewed La plupart des documentaires réalisés sur ou dans l’entourage de groupes terroristes d’extrême gauche allemand dans les années septante fondent leur approche sur une confusion délibérée entre militance et contrinformation. Ces films relayent et adaptent une conception, critiquée dès 19...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Hamers, Jérémy
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: 2012
Subjects:
art
Online Access:https://orbi.uliege.be/handle/2268/111272
Description
Summary:peer reviewed La plupart des documentaires réalisés sur ou dans l’entourage de groupes terroristes d’extrême gauche allemand dans les années septante fondent leur approche sur une confusion délibérée entre militance et contrinformation. Ces films relayent et adaptent une conception, critiquée dès 1969 par Harun Farocki (Nicht löschbares Feuer), d’un outil audiovisuel strictement fonctionnel tel que le défend Holger Meins notamment : « Car le travail cinématographique socialiste doit être partie du travail politique. Et le travail cinématographique socialiste ne peut être réalisé sans la praxis du travail politique » (Meins/Lukasik/Straschek, 1968). Outre le célèbre film collectif Deutschland im Herbst (Kluge/Schlöndorff/Reitz/Fassbinder e.a., 1977), deux documentaires notamment font exception à cette tendance générale : Es stirbt allerdings ein Jeder de Renate Sami (1975) et Über Holger Meins de Gerd Conradt et Hartmut Jahn (1975-1982 ici dans sa version inédite et inachevée de 1978). Se focalisant tous deux sur le sort d’une figure absente, l’étudiant en cinéma Holger Meins devenu terroriste (RAF), ces films tournent le dos à une conception fonctionnelle de la pratique cinématographique défendue d’abord par certains piliers de la première promotion de la DFFB dès 1966. Ils proposent de la sorte une nouvelle approche des rapports problématiques entre militance et création, qui ne dédouble plus l’esthétique médiatique contre laquelle les vidéos et films indépendants voulaient se dresser. Most documentaries on or around German extreme left terrorist groups in the seven-year period base their approach on a deliberate confusion between activism and counter-information. These films relay and adapt a design, criticised by Harun Farocki (Nicht löschbares Feuer) in 1969, of a strictly functional audiovisual tool such as Holger Meins: ‘Because socialist cinematographic work must be part of political work. And socialist cinematographic work cannot be carried out without the praxis of political work’ (Meins/Lukasik, ...