L'humanité élargie par le bas. La question des morts-nés.

Le deuil, processus social généralement ritualisé, a la double fonction de faire du défunt un bon mort en s'assurant qu'il rejoint un espace qui lui est réservé, et de réaffirmer la présence des vivants dans un espace propre et distinct du premier. L'expression « faire son deuil » ill...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Pons, Christophe
Other Authors: Institut d'ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (IDEMEC), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Aix Marseille Université (AMU), Pascal Dreyer
Format: Book
Language:French
Published: HAL CCSD 2009
Subjects:
Online Access:https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01142953/file/Halshs%20Pons%202009%20L%27humanit%C3%A9%20%C3%A9largie%20par%20le%20bas.pdf
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01142953
id fttriple:oai:gotriple.eu:10670/1.cnab2e
record_format openpolar
spelling fttriple:oai:gotriple.eu:10670/1.cnab2e 2023-05-15T16:56:31+02:00 L'humanité élargie par le bas. La question des morts-nés. Humanity expanded from the bottom. The issue of birth mortalities. Pons, Christophe Institut d'ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (IDEMEC) Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Aix Marseille Université (AMU) Pascal Dreyer 2009-01-01 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01142953/file/Halshs%20Pons%202009%20L%27humanit%C3%A9%20%C3%A9largie%20par%20le%20bas.pdf https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01142953 fr fre HAL CCSD Editions Autrement halshs-01142953 10670/1.cnab2e https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01142953/file/Halshs%20Pons%202009%20L%27humanit%C3%A9%20%C3%A9largie%20par%20le%20bas.pdf https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01142953 other Hyper Article en Ligne - Sciences de l'Homme et de la Société Faut-il faire son deuil ? Faut-il faire son deuil ?, Editions Autrement, pp.247-262, 2009 Religion France Interruption de grossesse Existants humains non vivants Islande anthro-se hist Book https://vocabularies.coar-repositories.org/resource_types/c_2f33/ 2009 fttriple 2023-01-22T18:01:31Z Le deuil, processus social généralement ritualisé, a la double fonction de faire du défunt un bon mort en s'assurant qu'il rejoint un espace qui lui est réservé, et de réaffirmer la présence des vivants dans un espace propre et distinct du premier. L'expression « faire son deuil » illustre cette double exigence : accepter que le mort soit bien mort, d'une part, continuer à vivre parmi les vivants, d'autre part. Cette définition liminaire, que l'anthropologie partage avec la psychologie, rend compte d'un phénomène universel qui caractérise toutes les sociétés humaines depuis le néolithique et les distingue de l'animalité. Or, on suppose souvent que les sociétés modernes seraient devenues déficientes vis-à-vis de ce processus : nous ne serions plus capables de faire le deuil. En s'appuyant sur la thèse de l'historien Philippe Ariès sur le « déni social » de la mort 1 , l'anthropologue Louis-Vincent Thomas a notamment poussé loin l'idée d'un handicap symbolique des sociétés modernes. Devenues inaptes à faire face aux enjeux du deuil, elles devraient réapprendre à domestiquer la bonne mort que d'autres connaissent 2. Pourtant, la thèse de la déficience symbolique revient à considérer que les sociétés modernes seraient amputées d'un trait distinctif de l'humanité 3. Cette analyse découle d'une confusion entre désenchantement et perte de l'autorité religieuse officielle (l'Église) qui, naguère, avait l'exclusivité de tous les 1. Philippe Ariès, Essais sur l'histoire de la mort en Occident, Seuil, Paris, 1975. 2. Louis-Vincent Thomas, Rites de mort : pour la paix des vivants, Paris, Fayard, 1985. 3. Christophe Pons, « La mort est-elle une catégorie universelle ? Réflexions à partir de quelques données islandaises », in Simone Pennec (dir.), Des vivants et des morts des constructions de la « bonne mort », Université de Bretagne Occidentale, Brest, pp.269-277. traitements symboliques, depuis le berceau jusqu'à la tombe. Or, s'il est vrai qu'en s'écartant de cette autorité les sociétés modernes ont perdu des grammaires ... Book Islande Unknown
institution Open Polar
collection Unknown
op_collection_id fttriple
language French
topic Religion
France
Interruption de grossesse
Existants humains non vivants
Islande
anthro-se
hist
spellingShingle Religion
France
Interruption de grossesse
Existants humains non vivants
Islande
anthro-se
hist
Pons, Christophe
L'humanité élargie par le bas. La question des morts-nés.
topic_facet Religion
France
Interruption de grossesse
Existants humains non vivants
Islande
anthro-se
hist
description Le deuil, processus social généralement ritualisé, a la double fonction de faire du défunt un bon mort en s'assurant qu'il rejoint un espace qui lui est réservé, et de réaffirmer la présence des vivants dans un espace propre et distinct du premier. L'expression « faire son deuil » illustre cette double exigence : accepter que le mort soit bien mort, d'une part, continuer à vivre parmi les vivants, d'autre part. Cette définition liminaire, que l'anthropologie partage avec la psychologie, rend compte d'un phénomène universel qui caractérise toutes les sociétés humaines depuis le néolithique et les distingue de l'animalité. Or, on suppose souvent que les sociétés modernes seraient devenues déficientes vis-à-vis de ce processus : nous ne serions plus capables de faire le deuil. En s'appuyant sur la thèse de l'historien Philippe Ariès sur le « déni social » de la mort 1 , l'anthropologue Louis-Vincent Thomas a notamment poussé loin l'idée d'un handicap symbolique des sociétés modernes. Devenues inaptes à faire face aux enjeux du deuil, elles devraient réapprendre à domestiquer la bonne mort que d'autres connaissent 2. Pourtant, la thèse de la déficience symbolique revient à considérer que les sociétés modernes seraient amputées d'un trait distinctif de l'humanité 3. Cette analyse découle d'une confusion entre désenchantement et perte de l'autorité religieuse officielle (l'Église) qui, naguère, avait l'exclusivité de tous les 1. Philippe Ariès, Essais sur l'histoire de la mort en Occident, Seuil, Paris, 1975. 2. Louis-Vincent Thomas, Rites de mort : pour la paix des vivants, Paris, Fayard, 1985. 3. Christophe Pons, « La mort est-elle une catégorie universelle ? Réflexions à partir de quelques données islandaises », in Simone Pennec (dir.), Des vivants et des morts des constructions de la « bonne mort », Université de Bretagne Occidentale, Brest, pp.269-277. traitements symboliques, depuis le berceau jusqu'à la tombe. Or, s'il est vrai qu'en s'écartant de cette autorité les sociétés modernes ont perdu des grammaires ...
author2 Institut d'ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (IDEMEC)
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Aix Marseille Université (AMU)
Pascal Dreyer
format Book
author Pons, Christophe
author_facet Pons, Christophe
author_sort Pons, Christophe
title L'humanité élargie par le bas. La question des morts-nés.
title_short L'humanité élargie par le bas. La question des morts-nés.
title_full L'humanité élargie par le bas. La question des morts-nés.
title_fullStr L'humanité élargie par le bas. La question des morts-nés.
title_full_unstemmed L'humanité élargie par le bas. La question des morts-nés.
title_sort l'humanité élargie par le bas. la question des morts-nés.
publisher HAL CCSD
publishDate 2009
url https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01142953/file/Halshs%20Pons%202009%20L%27humanit%C3%A9%20%C3%A9largie%20par%20le%20bas.pdf
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01142953
genre Islande
genre_facet Islande
op_source Hyper Article en Ligne - Sciences de l'Homme et de la Société
Faut-il faire son deuil ?
Faut-il faire son deuil ?, Editions Autrement, pp.247-262, 2009
op_relation halshs-01142953
10670/1.cnab2e
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01142953/file/Halshs%20Pons%202009%20L%27humanit%C3%A9%20%C3%A9largie%20par%20le%20bas.pdf
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01142953
op_rights other
_version_ 1766047771885830144