« La valise que j’accompagne… » Christian Dotremont, le pérégrin et le pèlerin

International audience Un « lieu commun » : une bibliothèque occupant tout le champ de l’image et devant elle, l’écrivain connu… Christian Dotremont échappe à cette banalité tant est modeste la bibliothèque qu’a laissé ce poète, instigateur du mouvement Cobra et inventeur des logogrammes. Nomade, ma...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Chevrefils Desbiolles, Yves
Other Authors: Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC), Françoise Levaillant, Dario Gamboni, Jean-Roch Bouiller
Format: Book
Language:French
Published: HAL CCSD 2010
Subjects:
art
Online Access:https://hal-normandie-univ.archives-ouvertes.fr/hal-03176481
Description
Summary:International audience Un « lieu commun » : une bibliothèque occupant tout le champ de l’image et devant elle, l’écrivain connu… Christian Dotremont échappe à cette banalité tant est modeste la bibliothèque qu’a laissé ce poète, instigateur du mouvement Cobra et inventeur des logogrammes. Nomade, malade, longtemps pauvre, Dotremont n’a pu accumuler beaucoup de livres. Lorsqu’il résidait dans l’une ou l’autre de ses bases arrières à Bruxelles ou à Tervuren, ce voyageur allait de petite location en chambre d’ami (ou trop souvent d’hôpital en sanatorium) avant de se fixer durant les dernières années de sa vie, dans une chambrette de Pluie-de-Roses, une résidence pour personnes âgées. Nous connaissons de lui, conservée dans les archives déposées par son frère à l’IMEC, une mallette noire dans laquelle il rassemblait tout ce qui pouvait constituer un « prêt à partir » nécessaire à tout moment : parmi les choses rassemblées, quelques livres extraits des rayons de sa chambre ou d’une bibliothèque de prêts… Lors de ses longs voyages dans le Nord où il aimait tant retourner la mallette de Dotremont se transformait cependant en un lourd bagage plein de documents et de livres : un bibliothèque personnelle à peine transportable tout aussi « vitale » que la première. Mais il existe chez Dotremont une autre bibliothèque, improbable et étonnante celle-là, peu connue même si elle a été plusieurs fois évoquée dans la littérature consacrée au poète. Une sorte de trésor caché dans des valises toujours, transportées au cours des ans de lieu en lieu, dans ce « Grand Hôtel des Valises », bâtiments insalubre ainsi baptisé par Dotremont, et tant de fois ailleurs, sous un lit, dans une cave ou un grenier, en dépôt chez des amis. On y trouve revues, livres, plaquettes, dépliants, tracts, manuscrits, notes, correspondance…, une très vaste partie de ce qui constitue aujourd’hui le fonds Christian Dotremont. Ces valises-bibliothèques-archives constituent un dispositif documentaire personnel qui fait lui-même œuvre.