Dissonance : le Canada, les Autochtones et la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones

International audience Les arrêts Calder et Malouf rendus par la Cour Suprême en 1973, sans conclure formellement à la reconnaissance des droits ancestraux des Premières Nations, ouvrirent la porte aux revendications territoriales autochtones. En réponse, le gouvernement canadien se dota d'une...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Capitaine, Brieg, Martin, Thibault
Other Authors: Centre d'Analyse et d'Intervention Sociologiques (CADIS), École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Travail social et sciences sociales, Université du Québec en Outaouais (UQO), CEC 38
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: HAL CCSD 2009
Subjects:
Online Access:https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00464753
Description
Summary:International audience Les arrêts Calder et Malouf rendus par la Cour Suprême en 1973, sans conclure formellement à la reconnaissance des droits ancestraux des Premières Nations, ouvrirent la porte aux revendications territoriales autochtones. En réponse, le gouvernement canadien se dota d'une politique fédérale des revendications territoriales globales encadrant les négociations. Dorénavant, tout nouveau requérant doit se soumettre à certaines conditions et formuler ses revendications dans un langage « rationnel ». Par exemple, les revendications doivent porter sur des activités dont il a été prouvé qu'elles étaient exercées et le sont toujours par les autochtones. De même, le territoire revendiqué doit faire l'objet d'une occupation ancestrale et continue. Reposant principalement sur la définition des droits ancestraux dont la reconnaissance protègent, certes, les minorités nationales autochtones d'une érosion culturelle brutale, le système de négociation actuel contraint toutefois fortement les Autochtones à définir leur identité comme une somme d'essences ancrées dans la période précoloniale écartant ainsi toute possibilité de se présenter et de se représenter de manière dynamique, et inscrits dans le présent. Cette manière de résoudre le « désaccord » historique entre le Canada et les Premières Nations est dangereuse pour les Autochtones car elle nie toute possibilité de construction d'un Sujet autochtone dans la sphère civile. Dans une première partie nous verrons que cette impossibilité pour les Autochtones d'être ce qu'ils souhaitent être les a longtemps contraint à adopter un comportement « dissonant », parfois violent (crise d'Oka et autres), espérant briser la relation institutionnelle classique afin d'exprimer leur subjectivité dans l'espace de l'État. C'est pourquoi, depuis plusieurs années, le sujet autochtone trouve d'autres voies/voix pour se déployer avec d'autant plus de force et de réussite que celles-ci sont éloignées des tables de négociation. C'est dans cette perspective que, dans une ...