L'expérience des étudiants autochtones à l'université : racisme systémique, stratégies d'adaptation et espoir de changement social

Au Canada, il existe un écart important entre le niveau d'éducation des populations autochtones et celui des populations non-autochtones. En 2016, 3 Autochtones sur 10 avaient décroché du secondaire sans obtenir leur diplôme, et 11% des Autochtones étaient titulaires d’un diplôme universitaire,...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Lefevre-Radelli, Léa
Other Authors: Nantes, Salaün, Marie, Jérôme, Laurent
Format: Thesis
Language:French
Published: 2019
Subjects:
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Online Access:http://www.theses.fr/2019NANT2039/document
Description
Summary:Au Canada, il existe un écart important entre le niveau d'éducation des populations autochtones et celui des populations non-autochtones. En 2016, 3 Autochtones sur 10 avaient décroché du secondaire sans obtenir leur diplôme, et 11% des Autochtones étaient titulaires d’un diplôme universitaire, contre 29% des Canadiens (Statistique Canada 2017). Considérant ces inégalités, plusieurs études ont identifié les besoins, les obstacles et les facteurs de réussite ou d’échec des étudiants autochtones. Dans cette perspective, ce doctorat vise à améliorer la compréhension des expériences vécues par les étudiants des Premières Nations à l’université. Il repose sur une enquête qualitative de type empirico-inductive réalisée entre 2014 et 2017 à Montréal (Québec). Le corpus de données est constitué d’entrevues avec 21 étudiants et anciens étudiants des Premières Nations de l’UQAM et de l’UdeM, complété par des entrevues avec 3 étudiants autochtones anglophones de l’Université McGill, 3 étudiants non-autochtones et 9 personnes ressources d’établissements post secondaires montréalais. La recherche mobilise les théories critiques en éducation (pédagogie critique et perspective antiraciste) et la Critical Race Theory pour interpréter les résultats, en se distanciant des analyses traditionnelles fondées sur les théories de la « discontinuité culturelle ». Aborder les enjeux sous l’angle de l’oppression raciale permet de redéfinir le cadre de la réflexion sur les inégalités de scolarisation entre Autochtones et non-autochtones. Plusieurs facteurs sont déterminants pour différencier l’expérience universitaire des participants, notamment le rapport au milieu urbain et le capital culturel, social et linguistique. Seuls une minorité de participants éprouvaient des difficultés d’adaptation urbaines, académiques et sociales. Tous les participants expérimentaient cependant les conséquences du racisme systémique envers les peuples autochtones. La thèse apporte ainsi un éclairage sur les effets des mécanismes de discrimination auxquels ...