Raconter et jouer l’histoire de l’opprimé, est-ce encore l’opprimer ? - La polémique Kanata

À l’été 2018, le spectacle de Lepage avec la troupe du Théâtre du Soleil, Kanata – qui évoque le sort des Autochtones au Canada – est accusé d’appropriation culturelle et annulé au Québec même s’il reste programmé en France : un blanc n’a pas le droit de raconter l’histoire des opprimés des Première...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Écrire l'histoire
Main Authors: Giraud, Agathe, Naugrette, Florence
Other Authors: Université d'Artois (UA), Textes et Cultures (TEXTES ET CULTURES), Sorbonne Université (SU)
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: HAL CCSD 2019
Subjects:
Online Access:https://hal.science/hal-04336490
https://hal.science/hal-04336490/document
https://hal.science/hal-04336490/file/Kanata%20Giraud%20Naugrette_re%CC%81duit.pdf
https://doi.org/10.4000/elh.2009
Description
Summary:À l’été 2018, le spectacle de Lepage avec la troupe du Théâtre du Soleil, Kanata – qui évoque le sort des Autochtones au Canada – est accusé d’appropriation culturelle et annulé au Québec même s’il reste programmé en France : un blanc n’a pas le droit de raconter l’histoire des opprimés des Premières Nations. Le présent article entend montrer les enjeux que soulève cette controverse pour la représentation théâtrale. Même si les revendications des Autochtones à voir leur histoire reconnue est légitime, la notion d’appropriation culturelle, en mettant sur le même plan identité et culture, interdit toute représentation de l’autre. Ainsi, comment rendre encore possibles les arts mimétiques si l’on exige identité et appartenance entre le représenté et le représentant ? Plus que la légitimité du créateur à parler de l’autre, il faut interroger le dispositif artistique qui, s’il est maladroit, peut effectivement relayer une forme de racisme, même involontaire. Il n’en est rien pour Kanata.