L’orthodoxie aux confins de la Russie arctique : le marquage religieux d’un territoire stratégique

Toute proche des Etats-Unis, située face à l’Alaska, à l’extrême nord-est de la Russie, la Tchoukotka n’a cessé d’être un territoire considéré par les autorités étatiques comme stratégique, en particulier à partir de l’avènement de l’Union Soviétique et du développement de la Guerre Froide. Grande c...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Vaté, Virginie
Other Authors: Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL), École Pratique des Hautes Études (EPHE), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Centre de recherches internationales, Groupe Sociétés, Religions, Laïcités
Format: Report
Language:French
Published: HAL CCSD 2019
Subjects:
Online Access:https://hal-sciencespo.archives-ouvertes.fr/hal-03471421
Description
Summary:Toute proche des Etats-Unis, située face à l’Alaska, à l’extrême nord-est de la Russie, la Tchoukotka n’a cessé d’être un territoire considéré par les autorités étatiques comme stratégique, en particulier à partir de l’avènement de l’Union Soviétique et du développement de la Guerre Froide. Grande comme une fois et demi la France, cette région fort peu peuplée (environ 50 500 habitants, dont près de 25% d’autochtones) a le statut de zone frontalière (en russe, pogranzona). Ainsi toute personne ne résidant pas dans la région et désirant s’y rendre – y compris les citoyens russes – doit obtenir l’autorisation d’entrer sur le territoire (en russe, propusk). Après avoir été en grande partie laissée pour compte dans les années 1990, la région a bénéficié de l’arrivée du milliardaire Roman Abramovich dans les années 2000. Si celui-ci est plus connu en Europe pour son investissement dans l’équipe de football britannique de Chelsea, qu’il détient depuis 2003, son mandat de gouverneur (2000-2008) a été marqué par une reconstruction importante des habitats, des infrastructures et des commerces il aurait dépensé près de 2,5 milliards de dollars de sa fortune personnelle dans la région. Depuis, ce sont des constructions d’un autre ordre qui s’établissent en Tchoukotka : en effet, la région connaît ces dernières années un regain d’intérêt non seulement de l’Etat russe, mais aussi de l’Eglise orthodoxe.