Les Français en Amérique du Sud au XVIIIe siècle : la mission de l'Académie des Sciences (1735-1745)

En 1735, l'Académie des Sciences de Paris envoya, en même temps que l'expédition de Maupertuis en Laponie, une mission au Pérou pour mesurer trois degrés du méridien. Les deux principaux membres, Pierre Bouguer et Charles-Marie de La Condamine ont publié des comptes-rendus qui, grâce à la...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Revue française d'histoire d'outre-mer
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: PERSEE 1969
Subjects:
Online Access:http://www.persee.fr/doc/outre_0300-9513_1969_num_56_205_1492
https://doi.org/10.3406/outre.1969.1492
Description
Summary:En 1735, l'Académie des Sciences de Paris envoya, en même temps que l'expédition de Maupertuis en Laponie, une mission au Pérou pour mesurer trois degrés du méridien. Les deux principaux membres, Pierre Bouguer et Charles-Marie de La Condamine ont publié des comptes-rendus qui, grâce à la différence d'esprit entre leurs auteurs, nous présentent des aspects complémentaires de la pensée des Lumières. Bouguer, quoiqu' attentif à l'influence du climat, est surtout frappé par les conditions humaines du développement : la stagnation des colonies espagnoles est due à la paresse des Indiens et des Espagnols, et on constate même une régression par rapport à la civilisation des Incas. La Condamine s'est particulièrement intéressé aux techniques et a été ainsi le premier à révéler aux Européens les propriétés du curare et du caoutchouc. Il esquisse une étude comparée des langues et entrevoit la fécondité de cette méthode pour la connaissance ethnographique. Le retard de l'Amérique dans le développement lui paraît lié à la persistance d'un état de nature où l'homme est encore très proche de l'animal, et il croit que le progrès de l'humanité se réalisera par les échanges matériels et intellectuels entre les peuples.